L’acupuncture : une méthode ancestrale
L’acupuncture est une méthode thérapeutique millénaire originaire de Chine. Elle repose sur la stimulation de points précis du corps à l’aide d’aiguilles pour réguler le Qi ou flux d’énergie qui circule dans des méridiens du corps.
Pratiquée depuis des siècles en Asie, elle suscite aujourd’hui un intérêt croissant en Occident. Bien que son mécanisme d’action reste encore mystérieux, de nombreuses études cliniques en ont démontré les effets antalgiques et thérapeutiques pour diverses pathologies. AVENIR SANTÉ MUTUELLE vous propose d’en explorer les fondements, les techniques et les applications.
les principes fondamentaux de l’acupuncture
Elle repose sur quelques grands principes issus de la médecine traditionnelle chinoise. Le premier est la théorie du Qi, l’énergie vitale qui circule dans le corps le long de méridiens. Ceux-là mêmes qui, selon la médecine traditionnelle chinoise, sont des voies par lesquelles circule l’énergie dans le corps humain. Ils relient entre eux les organes internes et se ramifient à la surface du corps en passant par des points d’acupuncture.
On en dénombre 12 principaux, chacun associé à un organe. Six se situent au niveau de la main, et six autres au niveau du pied. Sur ces 12 principaux méridiens, six sont considérés comme « Yang » car ils sont connectés aux organes Yang (appelés « Fou » : Gros Intestin, Estomac, Intestin Grêle, Vessie, Vésicule Biliaire et Triple Réchauffeur), et six autres sont « Yin » car ils sont liés aux organes Yin (appelés « Tsang » : Poumon, Rate, Cœur, Rein, Foie et Maître du Cœur).
La stimulation des points le long des méridiens permet de rééquilibrer et régulariser la circulation du Qi dans le corps pour rechercher le bon équilibre entre le Yin et le Yang, les deux pôles énergétiques complémentaires.
On compte environ 400 points d’acupuncture répartis sur l’ensemble du corps. Chaque point a des actions spécifiques et leurs associations permettent de traiter diverses pathologies.
En stimulant ces points à l’aide d’aiguilles, l’acupuncteur cherche à lever les blocages énergétiques et rétablir la circulation harmonieuse du Qi dans l’organisme.
Les techniques de l’acupuncture
La technique de base consiste à insérer et manipuler de très fines aiguilles stériles au niveau des points d’acupuncture. Les aiguilles utilisées sont généralement en acier inoxydable et leur diamètre varie de 0,16 à 0,46 mm selon les points à traiter.
L’insertion se fait par pression ou par rotation rapide de l’aiguille. La profondeur d’insertion dépend de la localisation du point, de quelques millimètres jusqu’à 1 ou 2 cm. Une fois en place, l’aiguille peut être simplement laissée ou faire l’objet de manipulations comme des rotations, des pistonnages ou des stimulations manuelles. Ces manipulations permettent d’obtenir le « De Qi », sensation caractéristique ressentie par le patient qui indique que le point est bien stimulé.
Des micro-courants électriques peuvent également être appliqués sur les aiguilles par électro-acupuncture pour renforcer la stimulation. D’autres techniques complètent l’acupuncture comme la moxibustion qui consiste à chauffer les points avec de l’armoise et l’acupression, stimulation digitale des points sans aiguilles.
Les domaines d’application thérapeutique
L’acupuncture s’applique à de nombreux troubles de la santé. Son action antalgique est souvent utilisée dans les douleurs d’origine musculaire ou articulaire comme les lombalgies, arthrose ou tendinites.
Elle s’avère également efficace pour atténuer les nausées et vomissements post-chimiothérapie. Au niveau des troubles fonctionnels, elle aide à réguler les dysfonctionnements neuro-végétatifs comme les troubles digestifs, respiratoires, génito-urinaires et certains troubles du sommeil. Elle est aussi employée en rééducation après un accident vasculaire cérébral ou dans des paralysies.
Enfin, elle apporte des bienfaits dans la prise en charge des troubles psychologiques et émotionnels tels que l’anxiété, la dépression et le stress. Ses indications se sont ainsi largement diversifiées au-delà des usages traditionnels.
Recherche scientifique et validation médicale
Bien que son mécanisme d’action ne soit pas encore totalement élucidé, l’efficacité de l’acupuncture fait l’objet de nombreuses recherches.
Les études en imagerie cérébrale montrent que la stimulation des points activerait le système nerveux central et des zones spécifiques du cerveau liées à la douleur. Cela provoquerait la libération de neuropeptides agissant comme neurotransmetteurs ou neuromodulateurs.
L’acupuncture stimulerait également la production d’opioïdes endogènes, expliquant ses effets antalgiques. D’autres études observent des changements locaux au niveau biochimique, musculaire et immunitaire au point d’insertion de l’aiguille.
Si son mécanisme d’action reste mystérieux, l’efficacité clinique de l’acupuncture est désormais reconnue pour certaines indications précises. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publie des listes de pathologies pour lesquelles l’acupuncture a fait preuve d’une efficacité supérieure au placebo lors d’essais contrôlés randomisés. De plus en plus adoptée en complément de la médecine conventionnelle, l’acupuncture est aujourd’hui pratiquée par des médecins et sage-femmes diplômés après une formation spécifique.
Conclusion
L’acupuncture est une méthode thérapeutique millénaire dont les effets commencent à être validés scientifiquement. Ses principes énergétiques, ses techniques de stimulation précise et ses applications diverses en font une discipline à part entière, complémentaire de la médecine conventionnelle.
Grâce à des praticiens rigoureusement formés, l’acupuncture aura certainement un essor important au cours des années à venir, tout en conservant son caractère holistique cher à la pensée médicale chinoise traditionnelle. Sa popularité grandissante témoigne de l’intérêt des patients pour des approches thérapeutiques naturelles.