La rougeole
La rougeole est une maladie virale extrêmement contagieuse qui touche principalement les jeunes enfants, mais peut aussi affecter les adultes. Bien qu’elle soit souvent perçue comme une maladie bénigne de l’enfance, elle peut entraîner des complications graves, notamment chez les personnes les plus vulnérables, comme les nourrissons, les personnes âgées et celles dont le système immunitaire est affaibli.
AVENIR SANTÉ MUTUELLE explore les symptômes de la rougeole, son mode de transmission, les complications possibles qu’elle peut engendrer et les moyens de prévention à notre disposition.
Les symptômes
La rougeole commence généralement par des symptômes semblables à ceux d’un rhume. Les premiers signes apparaissent environ 10 à 14 jours après l’exposition au virus avec une fièvre élevée, souvent supérieure à 38,5°C, accompagnée d’une toux sèche, d’un écoulement nasal et d’une conjonctivite (inflammation des yeux).
Un de ses signes les plus caractéristiques est l’apparition de petites taches blanches à l’intérieur des joues, appelées « taches de Koplik », généralement visibles quelques jours avant l’apparition de l’éruption cutanée. Cette dernière, reconnaissable par des petites taches rouges, débute généralement sur le visage, notamment derrière les oreilles, avant de s’étendre progressivement vers le reste du corps. Au fil du temps, les taches peuvent fusionner pour former de larges plaques rouges, qui persistent environ 5 à 7 jours avant de disparaître.
Les symptômes peuvent aussi s’accompagner d’une perte d’appétit, de fatigue intense et parfois de diarrhées chez les enfants.
Bien que la majorité des personnes qui en sont atteintes se rétablissent complètement, certaines plus vulnérables, peuvent développer des complications graves nécessitant une intervention médicale urgente. C’est le cas notamment pour les nourrissons, les personnes âgées, les femmes enceintes, ou celles dont le système immunitaire est affaibli,
Les complications respiratoires sont parmi les plus courantes. L’infection par le virus de la rougeole affaiblit temporairement le système immunitaire, augmentant ainsi le risque de surinfections bactériennes. Par exemple, la pneumonie est une des complications les plus fréquentes et l’une des principales causes de décès chez les jeunes enfants atteints de la maladie. D’autres infections respiratoires, comme les otites moyennes aiguës (infections de l’oreille), sont également fréquentes et peuvent entraîner des pertes auditives.
Une des complications les plus redoutées est l’encéphalite, une inflammation du cerveau qui peut survenir dans environ 1 cas sur 1 000 (Source Le manuel MSD). Cette forme grave d’infection peut entraîner des convulsions, des lésions cérébrales permanentes, voire la mort. Dans de rares cas, des mois ou même des années après l’infection initiale, une complication encore plus grave appelée panencéphalite subaiguë sclérosante (PESS) peut se développer. Il s’agit d’une maladie dégénérative fatale qui détruit progressivement le système nerveux central.
Les femmes enceintes qui contractent la rougeole sont également exposées à des risques importants, notamment des fausses couches, des accouchements prématurés ou des bébés de faible poids à la naissance.
Transmission et propagation
La rougeole est l’une des maladies les plus contagieuses au monde. Le virus se transmet principalement par voie aérienne, lorsqu’une personne infectée tousse, éternue ou parle, libérant ainsi de minuscules gouttelettes infectieuses dans l’air. Ces gouttelettes peuvent rester en suspension pendant plusieurs heures, facilitant la propagation, surtout dans des espaces clos comme les écoles ou les lieux de travail.
La période de contagion débute environ quatre jours avant l’apparition de l’éruption cutanée et se poursuit jusqu’à quatre jours après. Cela signifie qu’une personne peut transmettre le virus avant même de savoir qu’elle est malade, ce qui favorise une large propagation.
Une fois que le virus pénètre dans l’organisme, il se multiplie dans les cellules de la gorge et des poumons, puis se diffuse dans tout le corps via la circulation sanguine. Les personnes non vaccinées, en particulier les jeunes enfants et les adultes qui n’ont pas eu la rougeole dans leur enfance, sont les plus à risque de contracter le virus.
C’est une maladie à déclaration obligatoire, ce qui signifie que tout cas diagnostiqué doit être signalé aux autorités sanitaires pour éviter une épidémie. C’est pourquoi il est essentiel de respecter les mesures de prévention, notamment la vaccination, pour contrôler la propagation de la maladie et protéger les populations vulnérables.
Prévention
La vaccination est la mesure de prévention la plus efficace contre la rougeole. Le vaccin utilisé pour protéger contre cette maladie est le vaccin combiné ROR (Rougeole-Oreillons-Rubéole), qui immunise simultanément contre trois infections virales graves. Ce vaccin contient une version atténuée du virus de la rougeole, ce qui permet au corps de développer une réponse immunitaire sans risquer de contracter la maladie.
Le schéma vaccinal recommandé pour le ROR inclut deux doses. La première dose est généralement administrée aux enfants entre 12 et 15 mois et la seconde entre 16 et 18 mois ou avant l’entrée à la crèche ou à l’école, avec un délai d’un mois entre les 2 injections. Le vaccin est remboursé à 100 % par le Sécurité Sociale, pour les enfants et les jeunes jusqu’à 17 ans révolus. Une couverture vaccinale de 95 % de la population est nécessaire pour garantir une immunité collective, aussi appelée « immunité de groupe », afin de protéger les personnes qui ne peuvent pas être vaccinées, comme les nourrissons trop jeunes ou les personnes immunodéprimées.
En plus de protéger les individus vaccinés, la vaccination permet de réduire la circulation du virus dans la communauté. Cela empêche la rougeole de se propager rapidement, ce qui est crucial pour éviter des épidémies à grande échelle. Dans les pays où les taux de vaccination sont élevés, la rougeole est devenue une maladie rare. Cependant, dans les régions où la couverture vaccinale a baissé, des flambées de rougeole réapparaissent, avec parfois des conséquences graves.
Il est important de dissiper certains mythes autour du vaccin ROR, notamment les craintes infondées concernant un lien entre le vaccin et l’autisme, une idée basée sur une étude frauduleuse et largement discréditée. De nombreuses études scientifiques menées depuis ont confirmé l’innocuité et l’efficacité du vaccin (Source Vaccination InfoService.fr).
Diagnostic et traitement
Le diagnostic de la rougeole repose principalement sur l’examen clinique des symptômes. Un médecin peut identifier la maladie en fonction de l’apparition des signes caractéristiques, comme la fièvre élevée, l’éruption cutanée et la présence des taches de Koplik. Cependant, au stade initial, lorsque les symptômes ressemblent à ceux d’un rhume ou d’une grippe, il peut être difficile de la différencier d’autres infections virales.
Dans certains cas, notamment pour confirmer le diagnostic ou en cas de doute, un test sanguin ou un prélèvement de salive peut être réalisé pour détecter la présence d’anticorps ou du virus. Ce type de test est particulièrement important dans des contextes où la rougeole n’est pas fréquente, afin d’éviter toute propagation au sein de la population non vaccinée.
Il n’existe pas de traitement spécifique pour guérir la rougeole, car c’est une infection virale. Le traitement est donc principalement symptomatique, c’est-à-dire qu’il vise à soulager les symptômes et à prévenir les complications. Il est recommandé de rester au repos, de bien s’hydrater, et de prendre des antipyrétiques (comme le paracétamol) pour faire baisser la fièvre et soulager les douleurs. Il est important de ne jamais administrer d’aspirine aux enfants atteints de maladies virales, en raison du risque de développer le syndrome de Reye.
Dans les cas plus sévères, une hospitalisation peut être nécessaire, surtout si des complications comme une pneumonie ou une encéphalite surviennent. Les personnes souffrant de carences en vitamine A peuvent se voir administrer des suppléments, car cette vitamine a montré son efficacité pour réduire la gravité de la rougeole et les risques de complications.
Enfin, pour éviter de la transmettre à d’autres personnes, il est recommandé aux personnes infectées de rester isolées pendant au moins quatre jours après l’apparition de l’éruption cutanée. Les contacts proches, en particulier avec les personnes non vaccinées ou les groupes vulnérables, doivent être surveillés de près et ils doivent parfois recevoir une vaccination post-exposition dans les 72 heures pour prévenir le développement de la maladie.
Conclusion
La rougeole, bien qu’elle soit souvent perçue comme une simple maladie infantile, est en réalité une infection virale grave qui peut entraîner des complications importantes, voire mortelles, notamment pour les populations les plus vulnérables.
La vaccination reste le moyen le plus sûr et le plus efficace de prévenir la rougeole et ses complications. Informer, sensibiliser sur ses symptômes et l’importance de la vaccination est essentiel pour continuer à lutter contre cette maladie Il est crucial de rester attentif aux symptômes de la rougeole et de consultez rapidement un professionnel de santé si vous suspectez une infection. En cas de contamination, il est recommandé de rester chez soi et d’éviter les contacts avec d’autres personnes pour limiter la propagation du virus. Ensemble, nous pouvons jouer un rôle actif dans la lutte contre la rougeole et protéger la santé de notre communauté.