CANICULE, les bonnes pratiques
Tous les ans, pendant la période estivale, les températures augmentent et les journées sont plus ensoleillées, pour le plus grand plaisir des vacanciers. Toutefois, si on connaît bien les risques qu’une exposition prolongée au soleil peut entraîner et les moyens de s’en prémunir, les conséquences d’une forte chaleur sont moins connues et ne bénéficient d’une large mise en garde des autorités que depuis quelques années.
AVENIR SANTÉ MUTUELLE vous délivre quelques éléments d’informations pour passer des vacances d’été sereines et en toute sécurité.
Quand parle-t-on de canicule ?
Plusieurs facteurs entrent en compte dans la qualification d’une période au cours de laquelle les températures peuvent entraîner un risque sanitaire pour la population. On utilise alors le terme de « vague de chaleur » qui a plusieurs déclinaisons :
- Le pic de chaleur :lorsque la température est intense et de courte durée (moins de deux jours), certaines populations fragiles ou surexposées peuvent être soumises à un risque sanitaire. Les conditions de travail ou l’activité physique peuvent en être les éléments déclencheurs. Ce niveau de risque est associé au terme de vigilance météorologique jaune.
- L’épisode persistant de chaleur : des températures élevées, qui restent proches des seuils départementaux, mais qui persistent plus de trois jours, constituent un risque sanitaire accru pour les personnes citées ci-dessus. Classement en vigilance jaune également.
- La canicule :lorsque les Indicateurs Bio Météorologiques (IBM) dépassent les seuils départementaux, pendant trois jours et trois nuits consécutifs, le risque sanitaire est réel pour les populations fragiles ou surexposées. Classement en vigilance orange.
- La canicule extrême :c’est un état de canicule qui se traduit par une durée, une intensité et un périmètre géographique exceptionnels. Le risque sanitaire, économique et social est important et menace une grande partie de la population. Classement en vigilance rouge.
Bien entendu, le terme de canicule diffère d’un pays à l’autre. La sensibilité des populations et le lieu où elle se produit sont des éléments de contexte qui permettent de définir des seuils à risques. En France métropolitaine, par exemple, on considère qu’une canicule correspond à une température de nuit supérieure à 18-20 °C et une température de jour supérieure à 30-35 °C pendant plusieurs jours. La période la plus propice s’étend du 15 juillet au 15 août.
Les risques du coup de chaleur
L’exposition du corps humain à de fortes chaleurs le met dans un état de stress intense. Il doit lutter pour maintenir sa température à 37°C et réagit de différentes manières, comme par une transpiration plus intense ou une dilatation des vaisseaux sanguins. Cependant, s’il ne réussit pas à maintenir cette température ou si les protéines dont il a besoin pour fonctionner ne sont pas consommées en quantité suffisante, certaines pathologies peuvent se déclarer.
Les crampes de chaleur
Des crampes au niveau de l’abdomen, des bras ou des jambes peuvent apparaître, surtout en cas de forte transpiration lors d’activités physiques intenses.
L’épuisement dû à la chaleur
Il survient après plusieurs jours de chaleur, lorsque la transpiration réduit fortement le remplacement des fluides et sels corporels. Il se manifeste le plus souvent par des étourdissements, une faiblesse et une grande fatigue, des insomnies ou une agitation nocturne inhabituelle.
L’insolation
Elle est consécutive à l’effet direct du soleil sur la tête et est favorisée par la chaleur. Les enfants y sont plus sensibles. Elle se traduit par des maux de tête violents, un état de somnolence, de la fièvre, des nausées et éventuellement une perte de connaissance.
Le coup de chaleur
C’est une urgence médicale. Le corps n’arrive plus à réguler la température qui peut atteindre, voire dépasser les 40°C. La peau est chaude, rouge et sèche et des maux de tête violents surviennent. La personne atteinte d’un coup de chaleur a un comportement confus, elle peut perdre connaissance et faire des convulsions. Dans ce cas, l’appel d’urgence au 15 est vital. Il sera nécessaire en attendant l’arrivée des secours de mettre le patient à l’ombre et de le refroidir en l’aspergeant d’eau froide, en le ventilant ou en lui donnant une douche froide ou un bain frais. Attention, car sans soins rapides, le coup de chaleur peut être fatal.
Le coup de soleil
Il n’est pas lié à la chaleur, mais il survient à la suite d’une exposition directe au soleil. La peau devient rougeâtre avec, dans les cas sévères, une formation de cloques et peut s’accompagner de douleurs et de fièvre.
Les personnes a risques
Personne ne réagit de la même manière face à une forte vague de chaleur, certains sont plus vulnérables que d’autres du fait de leur état physique.
Le corps des personnes âgées de plus de 65 ans a plus de mal à se maintenir à 37°C du fait qu’il transpire moins. La température du corps peut donc augmenter en cas de fortes chaleurs et provoquer une hyperthermie. Le risque d’hyponatrémie (baisse du taux de sodium dans le sang) est également possible si la personne s’hydrate trop.
À l’inverse, le corps d’un nourrisson ou d’un enfant, notamment en dessous de 4 ans, transpire beaucoup pour se maintenir à la bonne température. La perte d’eau entraîne un risque de déshydratation.
D’autres typologies de personnes doivent faire l’objet d’une attention particulière en cas de forte chaleur : les femmes enceintes ; les personnes alitées ou dans un fauteuil ; celles souffrant de troubles mentaux, de troubles du comportement, de difficultés de compréhension et d’orientation ou de pertes d’autonomie pour les actes de la vie quotidienne ; les personnes ayant une méconnaissance du danger ; celles souffrant de maladies chroniques ou de pathologies aiguës au moment de la vague de chaleur ; les personnes en situation de grande précarité ; celles sous traitement médicamenteux pouvant interférer avec l’adaptation de l’organisme à la chaleur ; les sportifs ; les travailleurs en plein air…
Ce qu’il faut faire
Les bons gestes à adopter sont simples et relèvent du bon sens. Chacun peut les mettre en œuvre à son niveau, mais une attention toute particulière doit être apportée aux personnes fragiles.
Je suis un particulier
- Je bois de l’eau régulièrement sans attendre d’avoir soif ;
- Je me rafraîchis et je me mouille tout le corps (à minima le visage et les avants bras) plusieurs fois par jour ;
- Je mange en quantité suffisante et je ne bois pas d’alcool ;
- J’évite de sortir aux heures les plus chaudes et je passe plusieurs heures par jour dans un lieu frais (cinéma, bibliothèque municipale, supermarché, musée…) ;
- J’évite les efforts physiques ;
- Je maintiens mon logement frais (fenêtres et volets fermés la journée, ouverts le soir et la nuit s’il fait plus frais) ;
- Je pense à donner régulièrement de mes nouvelles à mes proches et, dès que nécessaire, j’ose demander de l’aide ;
- Je prends des nouvelles de mes proches, et notamment des personnes vulnérables de mon entourage ;
- Je consulte régulièrement le site de Météo-France pour m’informer et suivre les recommandations des autorités locales (préfecture ou Agence régionale de santé).
Je suis un employeur
- J’élabore un plan de gestion interne et le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) et je désigne un responsable de la préparation et de la gestion ;
- Je contrôle les bâtiments et les équipements (stores, aérations, pièces rafraîchies, thermomètres…) et je recense les postes de travail les plus exposés ;
- J’informe tous les salariés des moyens de prévention et des symptômes d’alerte (déshydratation, coup de chaleur, exposition solaire…) ;
- Je vérifie mes réserves d’eau potable, notamment dans le BTP (3 litre/jour/travailleur) ;
- Je mets à disposition de l’eau potable et fraîche (bouteilles d’eau individuelles ou point d’eau avec gobelets, régulièrement désinfecté) ;
- J’aménage les horaires de travail pour limiter l’exposition à la chaleur ;
- Je m’assure que le port des protections individuelles est compatible avec les fortes chaleurs ;
- En période de pandémie, je m’assure que les salariés respectent les mesures de distanciation sociale afin d’éviter le port du masque en continu ;
- Je mets à disposition des moyens de protection et/ou de rafraîchissement : locaux rafraîchis ou aménagés, brumisateurs…
- Je donne la consigne aux salariés et à leurs encadrants de signaler au responsable de la sécurité toute situation anormale ;
- Au fil des vagues de chaleur, j’évalue et analyse la gestion de l’événement pour identifier les points faibles et apporter des améliorations au dispositif.
J’organise des manifestations sportives
- Je prévois les aménagements suivants : décaler l’épreuve aux heures les moins chaudes, adapter les conditions de pratique (lieu, règles, parcours…), renforcer les effectifs de l’équipe d’organisation ;
- J’informe l’équipe d’organisation des mesures de prévention à prendre et des signes d’alerte à connaître (coup de chaleur, déshydratation…) ;
- Je vérifie les moyens de rafraîchissement et de ventilation des équipements ;
- Je renforce le dispositif de secours ;
- Je vérifie les réserves d’eau potable ;
- Si je ne peux pas mettre en œuvre les aménagements, je reporte ou j’annule l’épreuve ;
- Je diffuse les recommandations de prévention au public et aux participants ;
- Je donne régulièrement et propose des lieux de rafraîchissement (zones d’ombres, locaux rafraîchis…) ;
- Je fais remonter tout événement anormal au préfet de département ;
- À l’issue de l’événement, j’évalue et analyse l’organisation du dispositif afin d’y apporter des améliorations.
Je suis en charge d’une structure pour enfants
- J’établis un plan de gestion interne et j’adapte mon organisation ;
- Je prends connaissance des mesures de prévention et j’apprends à reconnaitre les symptômes d’alerte ;
- Je vérifie les bâtiments et les équipements (stores, volets, pièces rafraîchies) ;
- Je place un thermomètre dans chaque salle ;
- Je vérifie les réserves d’eau potable ;
- Je donne à boire régulièrement et j’adapte les menus (eau, fruits frais, légumes verts, yaourts…) ;
- Je mets les enfants à l’ombre aux heures les plus chaudes et j’adapte leurs activités et leurs sorties en évitant les efforts intenses ;
- Je les rafraîchis (douches, aspersions…) en évitant les eaux trop froides ;
- Lors de chaque vague de chaleur, j’évalue et j’analyse la gestion de l’évènement pour identifier les points faibles et apporter les améliorations au dispositif.
CONCLUSION
On ne plaisante pas avec les fortes chaleurs. Les épisodes meurtriers de canicule extrême que la France a connus ces dernières années doivent nous rendre vigilants, pour nous-mêmes et pour les personnes les plus vulnérables de notre entourage. AVENIR SANTÉ MUTUELLE vous conseille de bien vous informer sur les symptômes qui sont les signes avant-coureurs de pathologies liées à la chaleur et d’agir rapidement pour éviter les complications. Des situations de grande faiblesse, de fatigue intense, d’étourdissements, de vertiges, de troubles de la conscience, de nausées, de vomissements, de crampes musculaires, de température corporelle élevée, de soif et de maux de tête doivent vous alerter.
Attention au coup de chaleur qui peut survenir même sans exposition directe au soleil. Vérifiez que vous êtes toujours en mesure de prévenir les secours si vous devez pratiquer une activité physique intense en période de forte chaleur.
Et pour des vacances sereines et bienfaisantes, prenez des nouvelles de vos proches régulièrement, soyez attentifs à la préservation de la santé de vos enfants, et buvez beaucoup d’eau !