Aidants : accompagner sans s’épuiser

Médecine et santé - AVENIR SANTÉ MUTUELLE - 01/04/2025

Qu’il s’agisse des membres d’une même famille, des proches ou des professionnels, les aidants consacrent une part significative de leur temps et de leur énergie à soutenir des personnes en situation de dépendance : personnes âgées, en situation de handicap ou malades chroniques… Leur engagement est essentiel pour maintenir la qualité de vie des personnes aidées et pour soulager le système de santé.

AVENIR SANTÉ MUTUELLE souhaite aujourd’hui mettre en lumière ces personnes qui contribuent à une société plus solidaire et bienveillante, souvent au détriment de leur bien-être personnel.

Le rÔle des aidants

Ils endossent une multitude de rôles essentiels pour assurer le bien-être et la qualité de vie des personnes qu’ils soutiennent.

La loi n° 2015-1776 du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement définit la notion de « proche aidant » ou « aidant familial » d’une personne âgée en perte d’autonomie comme :

  • Un conjoint,
  • Un partenaire avec qui la personne âgée en perte d’autonomie a conclu un pacte civil de solidarité ou son concubin,
  • Un parent,
  • Un allié ou une personne résidant avec elle, ou entretenant avec elle des liens étroits et stables comme un voisin ou un ami.

L’aidant prend en charge diverses tâches quotidiennes telles que l’aide à la toilette, la préparation des repas, l’administration des médicaments et l’accompagnement aux rendez-vous médicaux. Son rôle ne se limite pas aux aspects pratiques ; il offre également un soutien émotionnel et moral indispensable, contribuant à maintenir le moral et la dignité de la personne aidée.

 

Les aidants professionnels, quant à eux, interviennent avec des compétences spécifiques pour répondre aux besoins médicaux et paramédicaux. Infirmiers, aides-soignants ou auxiliaires de vie, ils ont pour mission de fournir des soins spécialisés, de surveiller l’état de santé de la personne aidée et de coordonner les interventions avec d’autres professionnels de santé. Grâce à leur expertise, ils garantissent une prise en charge sécurisée et adaptée aux besoins évolutifs de la personne.

Les rôles des aidants familiaux et professionnels se complètent souvent, formant ainsi un réseau de soutien indispensable pour les personnes en situation de dépendance. Cependant, cette complémentarité nécessite une communication efficace et une coordination constante pour éviter les chevauchements ou les lacunes dans la prise en charge.

Les droits

Différentes dispositions permettent aux personnes accompagnant un proche en perte d’autonomie d’adapter leur emploi du temps ou de bénéficier de congés spécifiques :

  • Le congé proche aidant : il offre la possibilité aux aidants s’occupant d’une personne ayant un taux d’incapacité supérieur à 80 % ou classée entre les niveaux GIR 1 et 4 de suspendre leur activité professionnelle pour une période maximale de trois mois. Cette durée peut être prolongée jusqu’à un an sur l’ensemble de la carrière, en fonction des accords de l’entreprise. Ce congé peut être pris de manière continue ou fractionnée, avec un minimum d’un jour.
  • Le congé de présence parentale : il permet aux parents d’un enfant atteint d’une pathologie grave ou en situation de handicap, nécessitant une présence continue, de s’absenter du travail jusqu’à 310 jours ouvrés sur une période de trois ans. Ce congé n’est pas rémunéré, mais les parents peuvent bénéficier de l’Allocation Journalière de Présence Parentale (AJPP).
  • Le congé de solidarité familiale : destiné aux personnes accompagnant un proche dont l’état de santé est critique (maladie incurable ou pronostic vital engagé), ce congé dure trois mois, renouvelable une fois. Il n’est pas rémunéré, mais les aidants peuvent demander l’Allocation Journalière d’Accompagnement d’un Proche en Fin de Vie (AJAP).
  • Le temps partiel de droit : un salarié aidant peut demander un aménagement de son temps de travail sous forme de temps partiel afin de mieux concilier sa vie professionnelle et son rôle d’accompagnant.
  • Le don de jours de repos : un salarié a la possibilité de céder ses jours de congés à un collègue ayant un enfant gravement malade ou en situation de handicap.

 

Depuis la loi Montchamp de 2005 sur l’égalité des droits et des chances, les aidants peuvent accéder à des formations sur les maladies ou handicaps de leur proche. Plusieurs organismes proposent des sessions adaptées :

  • La Croix-Rouge et la Protection Civile pour les premiers secours.
  • Les structures locales comme les CLIC (Centres Locaux d’Information et de Coordination), les CCAS (Centres Communaux d’Action Sociale) ou les MDPH (Maisons Départementales des Personnes Handicapées).

L’Association française des aidants, qui met à disposition des modules de formation en ligne gratuits.

Les aides

Pour soutenir les aidants dans leur mission, les pouvoirs publics et les organismes sociaux mettent à disposition diverses aides financières, matérielles et humaines.

Sur le plan financier, les aidants peuvent bénéficier d’aides pour les soutenir dans leur mission, telles que :

    • L’Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA), qui vise à compenser la perte de revenus lorsqu’ils doivent cesser ou réduire leur activité professionnelle.
    • La Prestation de Compensation du Handicap (PCH), une aide financière destinée à couvrir les dépenses liées au handicap, notamment pour l’accompagnement par un aidant.
    • L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), destinée aux personnes âgées en perte d’autonomie pour financer les aides nécessaires à domicile ou en établissement.
    • L’Allocation Journalière d’Accompagnement d’un Proche en Fin de Vie (AJAP), elle permet aux aidants de percevoir une aide financière lorsqu’ils accompagnent un proche en fin de vie.
    • La Majoration pour Tierce Personne (MTP), accordée aux personnes en situation de handicap nécessitant une assistance permanente, elle peut être utilisée pour rémunérer un aidant familial,
    • Les aides des complémentaires : certains organismes comme les mutuelles, caisses de retraite, collectivités locales, offrent des dispositifs d’accompagnement et de soutien financier aux aidants.

 

En matière d’aides matérielles, des dispositifs existent pour faciliter le quotidien des aidants et des personnes aidées. Cela inclut l’aménagement du domicile avec des équipements adaptés, comme les rampes d’accès ou les dispositifs de sécurité, ainsi que la fourniture de matériel médical, tels que les lits médicalisés ou les fauteuils roulants. Ces aménagements sont souvent financés en partie par des organismes sociaux ou des collectivités locales.

Les aides humaines sont également essentielles pour alléger la charge des aidants. Des services à la personne, tels que l’aide à domicile ou les soins infirmiers, peuvent être mis en place pour soutenir les aidants dans les tâches quotidiennes. Les plateformes de répit offrent des solutions de relais temporaire, permettant aux aidants de prendre du temps pour eux. Enfin, des soutiens psychologiques, sous forme de groupes de parole ou de consultations individuelles, sont disponibles pour aider les aidants à gérer le stress et à prévenir l’épuisement.

Afin d’éviter l’épuisement des aidants, un dispositif de répit est prévu pour ceux accompagnant un bénéficiaire de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA). Ce soutien financier peut être utilisé pour toute solution permettant à l’aidant de souffler.

Parmi les dispositifs existants, on retrouve :

  • L’accueil de jour : prise en charge temporaire du proche dans une structure spécialisée.
  • L’accueil familial : hébergement chez une famille agréée.
  • L’hébergement temporaire : placement du proche en établissement pour une courte période.
  • Les séjours de répit : organisation de séjours adaptés pour les aidants et leurs proches.

 

Bien que ces différentes aides puissent parfois être complexes à mobiliser, elles constituent un soutien essentiel pour les aidants, leur permettant d’accompagner au mieux leurs proches tout en préservant leur propre bien-être. Ces dispositifs pouvant varier en fonction des situations et des organismes, il est essentiel de se renseigner auprès des services sociaux ou des structures d’accompagnement pour en bénéficier pleinement.

Le burn-out

Le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, est un risque majeur pour les aidants, qu’ils soient familiaux ou professionnels. Ce phénomène se caractérise par un épuisement physique, émotionnel et mental, résultant d’un stress prolongé et d’une charge de travail excessive. Les aidants, en raison de leur engagement constant et du poids des responsabilités qu’ils assument, sont particulièrement vulnérables.

Les symptômes du burn-out peuvent inclure une fatigue persistante, des troubles du sommeil, une irritabilité accrue, une perte de motivation, ainsi qu’un sentiment de dévalorisation et d’inefficacité. Sur le plan physique, des maux de tête, des douleurs musculaires ou des troubles digestifs peuvent également apparaître. Ces manifestations, si elles ne sont pas prises en charge, peuvent entraîner des conséquences graves sur la santé des aidants, allant jusqu’à des dépressions ou des maladies chroniques.

Les facteurs de risque du burn-out chez les aidants sont multiples : manque de reconnaissance, isolement social, absence de soutien et difficultés à concilier vie professionnelle et responsabilités d’aidant. La prévention repose sur la mise en place de stratégies de gestion du stress, telles que la pratique d’activités physiques, la relaxation ou encore le recours à des groupes de parole et à des soutiens psychologiques.

Il est important pour les aidants de savoir déléguer certaines tâches, de s’accorder des moments de répit et de ne pas hésiter à solliciter de l’aide lorsque cela est nécessaire.

Ressources et contacts utiles

Pour accompagner les aidants dans leur quotidien, plusieurs ressources et contacts peuvent être mobilisés. Voici une liste non exhaustive des principaux organismes et services à disposition :

Associations et organismes de soutien

  • France Alzheimer : association dédiée à l’accompagnement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et de leurs aidants. Elle propose des groupes de parole, des formations et des conseils pratiques. Site web : France Alzheimer
  • Union Nationale des Associations Familiales (UNAF) : elle offre un soutien aux familles et aux aidants à travers des services d’information et d’accompagnement. Site web : UNAF
  • Association Française des Aidants : cette association propose des conseils, des formations et des solutions de répit pour les aidants. Site web : Association Française des Aidants

Sites web et applications utiles

  • Pour-les-personnes-agees.gouv.fr : un portail d’information gouvernemental dédié aux personnes âgées et à leurs aidants, proposant des conseils pratiques et des informations sur les aides disponibles. Site web : Pour les personnes âgées
  • MesDroitsSociaux.gouv.fr : un simulateur en ligne pour évaluer les droits sociaux et les aides financières auxquelles les aidants peuvent prétendre. Site web : Mes Droits Sociaux

Applications mobiles : des applications comme « Aidant Connect » ou « Mon Sherpa Aidants » offrent des conseils personnalisés, des outils de gestion du stress et des informations pratiques pour les aidants.

Conclusion

Le rôle des aidants est essentiel dans notre société car ils apportent un soutien indispensable aux personnes en situation de dépendance. Néanmoins, il est important de reconnaître les défis et les sacrifices qu’ils rencontrent au quotidien. Les droits, les aides financières et matérielles, ainsi que les dispositifs de soutien psychologANTÉ MUTUELLE vous encourage à vous informer régulièrement sur ces dispositifs et à les solliciter sans hésitation. La solidarité et le soutien mutuel sont des valeurs essentielles pour protéger ceux qui prennent soin des autres. En prenant soin d’eux-mêmes, les aidants peuvent continuer à accompagner leurs proches avec bienveillance, tout en préservant leur propre équilibre et bien-être.

 

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