Les différentes traditions de Noël en France
Les fêtes de fin d’année approchent, les moments de partage en famille ou entre amis aussi. Si l’on connaît certaines traditions de Noël, comme les calendriers de l’Avent pour faire patienter petits et grands ou celle du repas de Noël en famille, il y a de nombreuses autres traditions en France, qu’AVENIR SANTÉ MUTUELLE vous propose de découvrir.
Alsace
L’Alsace est souvent connue pour ses nombreux marchés de Noël, dont le fameux marché de Noël de Strasbourg. Mais, à l’approche des fêtes, elle a d’autres traditions. L’une d’entre-elles est celle du Saint-Nicolas, célébrée le 6 décembre, qui pourrait s’apparenter au Père-Noël puisqu’il distribue, ce jour-là aux enfants sages, des friandises. Il est accompagné du « Père Fouettard » qui n’a pas le beau rôle puisqu’il menace les enfants qui n’ont pas été sages, de les fouetter et de les emmener dans son grand sac. Cette tradition n’est pas la seule de la région, puisque les Alsaciens allument tous les dimanches précédents Noël les bougies de la couronne de l’Avent. Cette couronne de l’Avent est composée de branches de sapin et de 4 bougies. Elles sont l’emblème de l’attente de la naissance du Christ et symbolisent l’espérance et le renouveau. Mais c’est surtout le sapin de Noël qui en est l’élément phare. En effet, à l’origine, l’arbre de Noël était orné d’hosties et de pommes rouges, symboles des fruits de la rédemption et de la tentation. La première mention du sapin de Noël, en Europe et plus précisément en Alsace, remonterait à 1521, dans un livre de contes qui est exposé aujourd’hui à la Bibliothèque Humaniste de Sélestat.
Normandie
Le soir de Noël, la coutume en Normandie est de brûler une très grosse bûche (appelée chuquet), dans la cheminée, complétée par les restes de celles brûlées l’année précédente pour que le feu dure dans l’âtre depuis Noël jusqu’au jour de l’an. Cette tradition, issue des pays scandinaves, remonterait à plusieurs siècles en arrière, comme une offrande aux dieux, afin de garantir une bonne récolte pour l’année à venir. Aujourd’hui, avec la disparition des grandes cheminées, la bûche est devenue le dessert traditionnel de Noël.
Après cela, les enfants partent prier pour que cette bûche apporte des cadeaux. À leur retour, ils trouvent des sachets d’épices, des amandes confites et des fruits confits. Puis, tout le monde se rassemble autour de ce feu pour se raconter des histoires et des légendes.
Bretagne
Tout comme leurs voisins normands, les Bretons incluent une bûche (appelée Kef Nedeleg en breton du Goëlo) dans leur tradition. Avant de partir pour la messe de minuit, ils placent une bûche enveloppée dans la cheminée et l’aspergent de sel et d’eau bénite en signe d’abondance. C’est d’ailleurs souvent le plus jeune accompagné du plus âgé de la famille qui s’occupent de la bûche. Le tison de Noël avait, pour les anciens notamment, servi à réchauffer les pieds du petit Jésus qui venait de naître, ce qui a donc une connotation sacrée. On ne laisse pas consumer la bûche principale trop longtemps, on la conserve près de la cheminée, sous un lit ou même encore dans le grenier pour conjurer le risque du feu du ciel, le tonnerre. Ce morceau de bois calciné sert ensuite à allumer le feu l’année suivante.
Bourgogne
Si le fait de manger des escargots pendant le repas de Noël s’est développé un peu partout en France, c’est tout d’abord en Bourgogne que la tradition est née. En effet, les Bourguignons privilégient un menu avec des spécialités régionales dont font partie les escargots. En Bourgogne, il était aussi coutume de fêter le Père Janvier à la place du Père Noël, les cadeaux étant distribués dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier. C’est une coutume qui perdure encore chez certaines familles.
La bûche de Noël, est également un grand classique : Dans l’Yonne, elle devait brûler toute la nuit de Noël, car la Vierge pouvait venir changer l’Enfant Jésus et faire chauffer sa bouillie. En Côte-d’Or, elle était appelée « suche » et à Dijon le feu y était mis la veille de Noël. Dans le Morvan, la bûche appelée « cheuche » devait brûler jusqu’au premier jour de l’année. Si elle était complètement éteinte, c’était un présage de mauvais augure. En Saône-et-Loire, la « souche » était parfois baptisée avec du vin blanc, tandis que la famille se signait.
Savoie et Franche-comté
En Savoie et en Franche-Comté, ce n’est pas le Père Noël qui apporte les cadeaux en cette saison. C’est respectivement le Père Chalande et la Tante Arie qui remplacent le fameux barbu vêtu de rouge. La Tante Arie est la bonne fée de Noël qui distribue des cadeaux aux enfants de la région accompagnée de son âne.
Tourner les fayes, ou failles, est une fête célébrée chaque année le jour de Noël dans certains villages du Jura. Cette tradition serait héritée des Séquanes, l’un des peuples de l’est de la Gaule. Les fayes sont des branches de tilleul fendues qui se caractérisent par un long morceau de bois qui va en grossissant et qui se termine en une énorme massue fendue. Les plus hardis la prennent en main, l’allument au brasier et la font tourner à bout de bras, décrivant ainsi de larges cercles de feu.
La Crèche Comtoise est une crèche de Noël vivante, sous forme de théâtre populaire avec des marionnettes. La comparaison avec Guignol est évidente puisqu’il s’agit de montrer des personnages de la vie locale et de tourner en dérision les évènements de l’année. Le Guignol Bisontin est baptisé Barbizier.
Lyon
La papillote, friandise traditionnelle de Noël est née à Lyon au XVIIe siècle. Selon l’histoire, un apprenti pâtissier aurait eu l’idée d’offrir à son amoureuse des chocolats avec des mots doux en guise de déclaration d’amour. Il était le commis du chocolatier lyonnais M. Papillot, qui repris le concept à son compte.
Champagne-Ardenne
En Champagne-Ardenne, Noël rime avec gourmandise. La tradition champenoise met à l’honneur les gaufres, puisqu’elles sont dégustées avant la messe de minuit par les Champenois. Autrefois, il était aussi question d’offrir une longue brioche sur laquelle on dessinait des ronds au dé à coudre, cette brioche était appelée une « bourde ».
Gironde
En France, certaines traditions sont liées au feu, comme en Normandie et en Bretagne avec les bûches. C’est aussi le cas en Gironde, cependant, il ne s’agit pas de bûche que l’on brûle dans la cheminée, mais de gerbes de paille et de fleurs que l’on allume le soir du réveillon. Cette tradition est appelée la « Halha de Nadau ». Par la suite, les familles prennent des flambeaux et font le tour de leur champ en récitant des incantations afin de protéger leur culture et d’avoir de bonnes récoltes.
Corse
Nous connaissons tous la célèbre chanson « Petit Papa Noël » du célèbre chanteur corse Tino Rossi, mais il y a plus dans les traditions de Noël corses que cette chanson. Dans certains endroits de l’île de beauté, il y a également, la tradition des sept veillées qui consiste à rendre visite à sept familles du village. Il existe aussi une autre coutume corse concernant le feu, cette dernière se tient le 24 décembre. Les enfants préparaient un feu appelé le Rocchiu, avec uniquement des bûches du village qui était allumé après la messe de minuit. Le 25 décembre, après la disparition totale du feu, les cendres encore chaudes étaient ramassées par les villageois qui les ajoutaient à celles de leur propre cheminée, pour chauffer leur maison, mais aussi pour protéger de la foudre et du diable.
À table, le soir du réveillon, un couvert supplémentaire appelé « u plattu di u puvarettu », (l’assiette du pauvre), est encore dressé, aujourd’hui, dans certaines familles.
Provence
Tout comme l’Alsace, la Provence compte de nombreuses traditions de Noël. La crèche de Noël est composée de santons, des petits personnages en argile fabriqués dans la région. C’est traditionnellement la crèche des aïeux qu’on se transmet de génération en génération, à laquelle on ajoute un santon ou un accessoire par an.
La table, lors du repas de Noël, est décorée d’une branche de houx, ainsi que de blé de la Sainte Barde, fête célébrée le 4 décembre et qui consiste à planter des grains de blé dans trois coupes représentant la Sainte Trinité. Le repas se termine généralement par 13 desserts, des fruits secs, du nougat, des dattes, des fruits de saison… Ces 13 desserts varient selon les goûts, mais ils sont généralement mangés après la messe de minuit et représentent les 12 apôtres et Jésus lors de la Cène.
ANTILLES
La tradition ancestrale du « chanté Nwel » a toujours cours en Martinique et en Guadeloupe. Pendant tout le mois de décembre, généralement le week-end, les Antillais se réunissent à l’occasion de Chanté Nwel. En général, cela se passe en famille ou entre amis ou encore dans des lieux publics. Les cantiques de Noël sont alors entonnés à la sauce créole, accompagnés de claquements de mains et d’instruments traditionnels ou moins traditionnels (synthé, batterie, guitare).
Dès la fin novembre, on prépare aussi le schrubb, un punch aux écorces d’orange qu’on laisse macérer dans le rhum, au soleil et jusqu’au réveillon. Et pas de repas de Noël antillais sans cochon ! On le prépare lui aussi bien en avance, sous toutes ses formes : boudin antillais, ragoût de cochon et surtout le traditionnel jambon caramélisé au sucre roux, appelé aussi « jambon de Noël ».
Le ti-punch et les traditionnelles liqueurs de Noël font bien sûr partie de la fête. Ce qui aide souvent à détendre l’atmosphère. Il n’est d’ailleurs pas rare que certains couplets des cantiques religieux se transforment en ritournelles amusantes.
Conclusion
Noël est une fête chrétienne qui marque la naissance de l’enfant Jésus. Elle est aujourd’hui coupée de son fondement religieux dans de nombreux pays occidentaux, mais elle reste ancrée comme une fête traditionnelle familiale. C’est, en effet, une bonne occasion de se retrouver en famille, parfois avec les oncles et tantes, cousins et cousines, souvent dans le respect de traditions ancestrales diverses, qui font la richesse de notre pays.
AVENIR SANTÉ MUTUELLE pense toutefois que c’est aussi l’occasion de faire un geste envers ceux qui sont seuls, ou sans abri, en passant un petit coup de téléphone le soir de Noël ou en offrant un présent qui réchauffera peut-être, les cœurs autant qu’un bon feu de bois dans la cheminée.