Sécurité routière – rendre la route plus sûre
Chaque jour, en France, 8 personnes en moyenne, perdent la vie à la suite d’un accident de la route. On dénombre, en 2021, 53 540 personnes qui ont subi des dommages corporels sur la route. Il suffit de quelques secondes parfois, pour qu’une vie entière soit définitivement bouleversée par les conséquences de la négligence ou de la faute d’inattention d’un usager de la route. On ne peut se satisfaire de ce funeste résultat. La sécurité routière est un problème citoyen et chacun doit se sentir concerné.
AVENIR SANTÉ MUTUELLE a réuni pour vous quelques principes de base à respecter pour une route plus sûre et plus sereine.
La sécurité routière repose sur plusieurs piliers principaux : les infrastructures, la réglementation, la sécurité active et passive des véhicules, et le comportement des usagers. L’amélioration des dispositifs de secours au fil des années, et la qualité de la prise en charge des blessés sont venues compléter le dispositif et ont permis de limiter les conséquences des accidents.
L’évolution de la prévention routière
Dès la fin de la guerre, le nombre d’usagers de la route augmente de façon importante. L’expansion du parc automobile et l’inexpérience des conducteurs rendent le réseau routier inadapté. Le nombre de tués sur la route prend des proportions qui deviennent vite inacceptables. Mais c’est seulement vers 1960 que des solutions sont recherchées pour limiter les risques d’accidents dans les zones les plus à risque.
Un comité interministériel de la sécurité routière est créé en 1972, année où un pic de mortalité sur la route est atteint avec plus de 18 000 morts sur 30 jours ! La prise de conscience collective se traduit en 1973 par l’action spectaculaire des 16 000 habitants de Mazamet qui s’allongent sur le sol en signe de protestation. Les années 70 voient la création des vitesses maximales autorisées, le port des ceintures à l’avant et le port du casque obligatoire pour les motocyclistes.
Le nombre de morts sur la route diminue de 30 % alors même que le trafic est multiplié par 1,6.
Suite à des accidents ferroviaires et routiers graves, comme celui de Beaune en 1982 qui fait 53 morts dont 44 enfants, un programme national d’analyse des causes des accidents graves est mis en place.
Pendant les années 80, le seuil du taux d’alcoolémie en France passe de 1,2 à 0,8 g/l d’alcool dans le sang, le système ABS équipe les nouveaux véhicules et les ronds-points giratoires fleurissent aux carrefours.
De ce fait, la mortalité à la fin des années 80 a diminué de 20 % avec un trafic multiplié par 1,4.
En 1990, la vitesse maximale en agglomération passe à 50 km/h, le permis à points est créé et le seuil d’alcoolémie passe à 0,5 g/l. L’ossature du réseau autoroutier est opérationnelle. Les véhicules neufs sont désormais équipés d’airbags et la formation à la sécurité routière se fait au plus jeune âge.
La mortalité baisse de 20 % avec un trafic qui augmente dans le même temps de 20 %.
Dès le début des années 2000, les radars automatiques de vitesse sont installés.
Au cours de la décennie, le nombre de morts sur la route passera en dessous de la barre des 5 000 par an.
Dans les années 2010, la sécurité routière est une priorité pour l’Europe qui souhaite diviser par deux en 10 ans le nombre de décès sur la route. La France fixe à 2 000 décès par an, la limite à ne plus franchir dès 2020. Toutefois, le phénomène du baby-boom des années d’après-guerre accélère le vieillissement de la population et la mortalité chez les seniors augmente.
En 2021, le nombre de décès sur la route est passé en dessous de la barre des 3 000 par an.
L’Europe a fixé, pour 2030, l’objectif de diminuer par deux le nombre de décès sur la route par rapport à l’année de référence 2019 et vise la réalisation d’un objectif ambitieux de zéro mort ou blessé grave sur les routes d’ici 2050.
Le maintien à niveau du véhicule
L’amélioration de la qualité des infrastructures et de la règlementation a largement contribué à la diminution des accidents de la route. La sécurité dans la conception des véhicules et les dispositifs d’aide à la conduite ont également apporté un niveau de sécurité supplémentaire indéniable. Toutefois, pour maintenir les capacités techniques de son véhicule et garder un niveau de sécurité maximum, un entretien est nécessaire. Le négliger, c’est prendre le risque que la défaillance d’un organe de sécurité ne provoque ou n’aggrave les dommages corporels à la suite d’un accident.
Quand ?
Dans le carnet d’entretien du véhicule est notée la fréquence des révisions générales. Le non-respect de ces échéances peut entraîner, d’une part, la perte de la garantie constructeur et d’autre part, la défaillance d’un organe moteur, ou pire d’un dispositif de sécurité. Toutefois, en fonction de l’utilisation du véhicule, la conduite du conducteur, le nombre de kilomètres effectués, les terrains empruntés ou tout simplement la marque et le type de véhicule, des vérifications ponctuelles peuvent être nécessaires. Dans tous les cas, un diagnostic rapide est nécessaire avant un voyage, un long-trajet ou avec un chargement inhabituel.
Les pneus
Les vérifications de la pression et de l’état général des pneus, y compris de la roue de secours, quand elle existe, sont indispensables et ce, le plus souvent possible.
On vérifiera la profondeur des sculptures, les reliefs présents sur la partie du pneu en contact avec la route. Leur profondeur doit être de 1,6mm minimum. Mais pas besoin de pied à coulisse pour la mesure, car il existe des témoins d’usure sur chaque pneu. Tant que ce témoin n’arrive pas au même niveau que la bande de roulement, pas d’inquiétude. Dans le cas contraire, le pneu doit être changé. Il est recommandé de les remplacer par paire de même marque sur le même essieu.
Le flanc est la partie qui se situe sur les côtés du pneu. On vérifiera qu’il ne comporte aucune déchirure, hernie ou carcasse métallique apparente auquel cas, il faudrait le changer.
On ajustera le gonflage du pneu, non pas en fonction de la marque du pneu ni des prescriptions du constructeur du pneu, mais en fonction du véhicule, de sa marque, de son modèle et de sa charge. Cette indication est visible généralement portière ouverte.
Pour bien choisir quel type de pneu il faut monter sur son véhicule, il est nécessaire de connaître quelques règles. Il existe, en effet, 4 types de pneus pour différents types de route :
- Les pneus hiver, dont la gomme facilite le freinage sur route glissante,
- Les pneus été, qui permettent une bonne adhérence sur sol humide ou sec dès que la température quotidienne passe au-dessus de 7°C,
- Les pneus cloutés, équipés de trous pour l’encastrement de crampons sur la bande de roulement et qui permettent une bonne tenue de route sur la neige et le verglas. Ce type de pneu est réglementé et ne peut pas être utilisé partout ni en toute saison,
- Les pneus 4 saisons, qui s’adaptent à toutes les conditions climatiques.
Le pneu est choisi en fonction du poids du véhicule, de sa vitesse et en fonction de la taille du passage de roues. Cette indication est portée dans le carnet d’entretien du véhicule.
Les freins
Le système de freins sur les véhicules actuels est constitué d’un disque métallique et d’un jeu de deux plaquettes par roue, dont l’état d’usure doit être vérifié régulièrement, notamment s’il n’existe pas de dispositif d’alerte d’usure des freins.
La direction
Les organes qui constituent le dispositif de direction du véhicule font partie des points de contrôle les plus importants. Seul un professionnel a la capacité de contrôler en détail la direction du véhicule. En cas de jeu ou de difficulté de braquage en roulant, une réparation peut être nécessaire.
Les fluides
Le manuel d’entretien du véhicule indique les points de remplissage des différents fluides nécessaires au fonctionnement et à la sécurité du véhicule. Il n’est pas prudent d’attendre qu’un témoin d’alerte ne s’allume pour effectuer le contrôle des niveaux. Certains voyants s’allument, en effet, lorsque c’est déjà trop tard.
Pour vérifier les niveaux, le véhicule sera placé sur un terrain plat, moteur froid.
Le liquide refroidissement est nécessaire pour assurer le bon fonctionnement du moteur. Les lignes du vase d’expansion indiquent les niveaux mini et maxi à respecter. Il ne faut pas utiliser d’eau au risque d’oxyder les parties métalliques internes, comme le radiateur.
Le réservoir de liquide lave-glace ne doit jamais être vide, car en cas de perte de visibilité due à de la boue ou à des impuretés sur le pare-brise, vous pourriez être dans une situation difficile qui mettrait votre sécurité en péril.
Le liquide de frein est, bien entendu, un élément indispensable à la sécurité du véhicule. En cas de manque, cela peut traduire une fuite dans le circuit ou une forte usure des plaquettes. Dans tous les cas, si l’écart est important, il faudra faire appel à un professionnel pour qu’il vérifie le circuit de freinage.
Le liquide de transmission ou de direction assistée lorsqu’il atteint un niveau insuffisant peut générer des problèmes techniques et provoquer de sérieux dégâts. Adressez-vous plutôt à un professionnel pour les vérifier. La vidange doit être faite régulièrement, selon les préconisations du constructeur.
Les ceintures de sécurité
En cas de choc, la ceinture de sécurité est votre meilleur allié sécurité. Pour vérifier si elle est opérationnelle, outre un contrôle visuel, essayez de la détendre d’un coup sec. Si elle ne se bloque pas, il faudra la faire réviser.
L’avertisseur sonore
Encore appelé klaxon (nom donné par son inventeur et tiré du grec « klazō », qui signifie « hurler »), son utilisation, très réglementée en France par le Code de la route, est uniquement réservée à la signalisation de sa présence en l’absence de visibilité ou un danger immédiat aux autres usagers, notamment en agglomération.
Les phares
La visibilité est un élément essentiel pour votre sécurité sur la route. On veillera à faire vérifier régulièrement par un professionnel, la conformité de ses phares pour éviter une perte de visibilité de nuit et ne pas éblouir les véhicules qui circulent en sens inverse.
Le maintien à niveau… du conducteur
Le comportement des automobilistes, motocyclistes, cyclistes ou même piétons est, chaque année, responsable de milliers d’accidents qui auraient pu être évités. Des règles simples, qui peuvent paraître contraignantes, sont pourtant à respecter à la lettre pour éviter de mettre sa sécurité et celle des autres en difficulté.
La vitesse
La vitesse est la première cause de mortalité routière en France.
On estime qu’un choc frontal à plus de 80 km/h entraîne quasi inévitablement la mort ou des séquelles irréversibles pour tout passager, même ceinturé.
Une augmentation de la vitesse rétrécit le champ visuel : 100° à 40 km/h, 45° à 100 km/h, 30° à 130 km/h. C’est pourquoi, à grande vitesse, une autoroute vous semble aussi étroite qu’une route de campagne… Mais ce n’est pas le seul effet de la vitesse sur l’organisme. Le nombre d’informations à gérer augmente, dans des temps de plus en plus courts, ce qui demande des efforts supplémentaires et amplifie la fatigue. Les distances d’arrêt sont bien plus longues. A ce sujet, il faut rappeler que la fonction de l’ABS n’est pas de diminuer les distances de freinage, mais de ne pas bloquer les roues en cas de freinage d’urgence et ainsi garder le contrôle de son véhicule.
A grande vitesse, le véhicule est moins maniable, et son comportement routier peut devenir totalement irrationnel, en fonction de son état, de sa structure, des pneus, des amortisseurs ou de la direction.
Il est donc important d’adapter sa vitesse aux circonstances de circulation, aux conditions climatiques, à l’état de la chaussée, au chargement du véhicule ou aux conditions de visibilité. La nuit notamment, le champ de vision est réduit et un obstacle qui surgit est souvent inévitable à grande vitesse.
La distance d’arrêt augmente avec la vitesse. Le respect des distances de sécurité avec le véhicule qui vous précède garantit un temps de réponse suffisant pour réagir en cas d’aléa.
L’alcool
L’alcool est le deuxième facteur d’accidents mortels sur la route en France.
Même à un taux peu élevé, les effets de l’alcool sur le cerveau sont quasi immédiats : limitation du champ de vision, perte de réflexes, somnolence, mauvaise perception du relief, notion de distance modifiée, sensibilité à l’éblouissement plus importante, vigilance diminuée, perte de coordination des mouvements. Ce sont les jeunes de 18 à 24 ans qui en sont les principales victimes et représentent 25 % des morts sur les routes.
En France, il est interdit de conduire avec un taux d’alcool dans le sang supérieur à 0,5 g/l (0,2 g/l si vous êtes détenteur d’un permis probatoire). La législation se durcit au fil des années et les tribunaux sont de moins en moins tolérants face à ce fléau routier.
Pour se prémunir du risque de conduire sous l’emprise de l’alcool, quelques précautions s’imposent. Lorsqu’on sort pour une virée entre copines ou entre copains, on pourra par exemple, organiser son retour de soirée en taxi, transport en commun, rester dormir sur place ou désigner un SAM. Celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas !
En cas de doute sur le respect de la limite maximale autorisée, on soufflera dans éthylotest qu’on aura pris soin de prévoir dans la boite à gants.
Attention, le taux d’alcoolémie descend très lentement. Il faut en moyenne compter une heure pour diminuer de 0,1 g/l. C’est d’ailleurs pourquoi, après une soirée très arrosée, même en ayant passé une bonne nuit de sommeil, vous pouvez encore être au-dessus des seuils autorisés si vous prenez la route le lendemain !
Et bien sûr, ne laissez jamais un ami qui a bu reprendre le volant et refusez de monter dans un véhicule si le conducteur n’est pas en état de conduire !
La drogue
Non seulement c’est interdit en France, mais c’est un vrai danger sur la route ! Les effets sont à peu près identiques à ceux de à la consommation d’alcool avec toutefois quelques différences en fonction du produit consommé. L’ecstasy aura un effet sur les capacités mentales et favorisera un comportement irrationnel et dangereux au volant. La cocaïne, quant à elle, provoque un comportement agressif, avec des erreurs de jugement pouvant aller jusqu’à la perte de contrôle du véhicule. Les opiacés exercent une influence négative sur la capacité à décider rapidement et réduisent considérablement la conscience du danger. Le LSD et l’ensemble des drogues hallucinogènes entraînent des troubles de la perception, des hallucinations et des crises d’angoisse.
La conduite sous l’emprise d’un produit stupéfiant multiplie par deux le risque d’être responsable d’un accident mortel.
Les peines encourues en cas de contrôle ou, pire, en cas d’accident mortel, sont très lourdes et peuvent entraîner des périodes d’emprisonnement longues.
Le téléphone
Si l’usage du téléphone au volant est interdit en France, son utilisation est encore trop banalisée. Pire encore, envoyer des SMS en conduisant multiplie par 23 les risques d’accidents.
Les temps de réaction sont multipliés, les temps de freinage augmentés et le maintien dans la voie de circulation rendu incertain. On ne prend plus en compte l’environnement tant l’attention est portée sur l’utilisation du téléphone, c’est une véritable source de distraction visuelle, cognitive, auditive et physique.
En cas d’urgence, il convient de s’arrêter dans un endroit sûr, dès que possible, pour téléphoner et ainsi éviter de provoquer un accident pour soi et pour les autres.
La fatigue
Un accident sur trois est associé à la somnolence. Une période de conduite trop longue, ou aux heures habituelles de sommeil (la nuit par exemple) et la prise de certains médicaments, incompatibles avec la conduite, déclenche l’endormissement. Les yeux commencent à picoter, la nuque est raide et les paupières sont lourdes. La torpeur dans laquelle le conducteur s’installe doucement et l’ambiance feutrée de l’habitacle, l’amènent inévitablement à s’assoupir dans un profond sommeil qui laisse le véhicule continuer sa route sans plus aucune maîtrise. L’accident est inévitable.
Dès que ces symptômes apparaissent, il est nécessaire de s’arrêter pour récupérer ne serait-ce que quelques minutes et casser le phénomène d’endormissement. Une pause toutes les deux heures est d’ailleurs recommandée.
Conclusion
Chaque usager de la route doit être conscient des risques qu’elle comporte. Quel que soit le moyen de locomotion emprunté, les dangers sont nombreux, y compris lorsqu’on est un piéton. L’espace routier se partage avec d’autres usagers. C’est pourquoi, chacun doit respecter les règles collectives énoncées dans le code de la route et veiller à appliquer les recommandations des constructeurs de véhicules. Ce n’est qu’à cette condition que l’objectif de zéro accident propre à chaque individu pourra être envisagé dans le futur.