Mon jardin thérapeutique
On s’y promène avec plaisir, avec facilité, et on s’émerveille de la diversité des espèces végétales qu’on y découvre. Véritable havre de paix stimulant et pédagogique, le jardin thérapeutique est plébiscité par les établissements qui accueillent des personnes en situation de perte d’autonomie ou qui présentent des troubles moteurs ou cognitifs.
AVENIR SANTÉ MUTUELLE vous propose d’en savoir plus sur ce lieu de vie en collectivité où la sérénité et la diversité priment sur la productivité.
Le jardinage, un allié pour la santé
Avec les beaux jours, on apprécie la vie au grand air, les promenades, les sorties à vélo, une citronnade à la terrasse d’un café, et c’est aussi, le moment où l’on prend du temps pour s’occuper de son jardin. Les travaux de jardinage sont en effet, un moyen d’entretenir ses plantations et de produire ses propres fleurs, fruits et légumes. C’est également une activité très banale et accessible à tous, à peu de frais, qui permet de se détendre et de prendre soin de son corps et de son esprit.
Ce sont ces aspects physiologiques qui intéressent le monde médical et qui ont vu fleurir les jardins thérapeutiques aux abords des hôpitaux, des maisons de retraite, des EHPAD, des centres de rééducation ou de réadaptation, des centres d’accueil des personnes handicapées, etc. L’objectif n’est plus seulement d’y produire des végétaux, mais de permettre aux résidents de pratiquer une activité de plein air stimulante, ludique et pédagogique.
Les bienfaits du jardin thérapeutique
Les troubles liés à l’âge, ou à certaines maladies cognitives, peuvent provoquer la perte de repères. Le travail de la terre peut faire ressurgir quelques souvenirs du fait des gestes spécifiques que le jardinage peut faire renaître, de la régularité du cycle des saisons et de ses modifications sur la croissance des végétaux (floraison, chute des feuilles, …).
Les séjours de longue durée dans les établissements de santé entraînent parfois un repli sur soi. Malgré une activité humaine soutenue, la solitude devient vite un rempart à une vie en collectivité que l’on n’a pas choisie. Le jardin thérapeutique est un lieu de rencontres, où le dialogue est facilité et où les activités sont nombreuses. Le jardin apaise, favorise les échanges et redonne le goût du partage. L’estime de soi renaît et avec elle, grandit la sensation d’être utile aux autres.
Le jardin permet de profiter des rayons du soleil et de faire le plein de vitamine D. Il oblige à la pratique d’un minimum d’activité physique, même si le jardin thérapeutique est aménagé pour limiter les efforts et pour faciliter l’accès aux personnes qui présentent des troubles de la mobilité.
Jardiner, c’est pratiquer des activités très diverses. La préparation des sols, les semis, le repiquage, l’arrosage, la récolte… C’est aussi apprécier la beauté d’une fleur, le parfum d’une plante aromatique, la douceur d’un feuillage, la saveur d’un fruit ou le chant des oiseaux. Tous les sens sont en éveil, ce qui contribue à améliorer le positionnement dans l’espace d’une personne désorientée ou en perte de capacités cognitives comme la maladie d’Alzheimer ou les troubles de l’autisme.
Sérénité, diversité et accessibilité
Un jardin thérapeutique n’est pas un jardin comme les autres. Il est pensé selon plusieurs critères dont la finalité principale n’est pas seulement de produire des végétaux. Il doit être un lieu source de plaisir et de bien-être, de découverte de différentes espèces de fleurs, de plantes de fruits et de légumes, et être accessible aux personnes à mobilité réduite.
Il doit répondre non seulement à des objectifs d’accessibilité, mais aussi prévenir les risques d’accidents, tenir compte des capacités physiques et psychiques des résidents et améliorer leur qualité de vie. Il doit permettre à des professionnels de santé de bénéficier d’un espace de travail pour y mener des activités thérapeutiques en lien avec la nature comme l’écothérapie, l’hortithérapie ou d’autres activités de plein air.
L’aménagement de mon jardin thérapeutique
Il n’existe pas de schéma particulier pour créer un jardin thérapeutique, mais tous les espaces verts n’en présentent pas les caractéristiques. Il devra répondre à quelques finalités citées plus haut et correspondre aux besoins des résidents de l’établissement de santé.
On évitera, par exemple, d’y trouver des plantes allergisantes ou piquantes. On prendra soin d’éliminer les branches qui envahissent les allées ou de ne pas installer de bordures de jardin trop près du sol pour éviter les risques de chute. On choisira un revêtement de sols, dans les allées, qui limite les risques de chutes (pas de gros pavés), qui rendent la marche difficile (gros graviers) ou les sols trop glissants en cas de pluie. Les personnes en fauteuil roulant devront pouvoir circuler facilement.
Le choix du mobilier de jardin doit s’adapter aux contraintes physiques des résidents : des bancs pour se reposer, pour se détendre et observer, des espaces potagers en hauteur pour éviter de se baisser et qui peuvent être utilisés en position assise sur un fauteuil roulant, par exemple, un point d’eau pour se rafraîchir lorsqu’il fait chaud…
La diversité des végétaux est un élément important de découverte et de bien-être. Un potager pour les légumes, un verger pour les fruits, un espace pour les graminées, un autre pour les fleurs et les arbustes… On recherchera une diversité des couleurs, des saveurs et des parfums pour une immersion totale dans l’univers des sens.
Le jardin thérapeutique sera avantageusement agrémenté de nichoirs pour les oiseaux, d’un parcours éducatif de découverte des différentes espèces de végétaux, d’un parcours de santé, etc. Un jardin thérapeutique peut faire l’objet d’animations de groupes, d’ateliers éducatifs, ludiques et de mises en responsabilité.
L’hortithérapie
Le traitement médical de certaines pathologies demande parfois un accompagnement physique et psychologique pour aider les malades à mieux vivre leur maladie. Alzheimer, autisme, hyperactivité ou anorexie sont des maladies pour lesquelles la thérapie physique et psychique par la nature a des résultats très positifs. Un nom a été donné à cette discipline paramédicale, c’est l’hortithérapie.
Il n’existe pas de formation à l’hortithérapie en France, si ce ne sont des séances d’initiation.
La Suède propose un Master sur les environnements naturels, la santé et le bien-être. Aux Etats-Unis, au Japon, en Grande-Bretagne, au Canada, des universités proposent des formations diplômantes dans ce domaine.
L’American Horticultural Therapy Association (AHTA) propose une définition de l’Hortithérapie : « Elle consiste à utiliser les plantes et le végétal comme médiation thérapeutique sous la direction d’un professionnel formé à cette pratique pour atteindre des objectifs précis adaptés aux besoins du participant ».
Les Etats-Unis ont été en effet, les précurseurs de cette discipline. C’est au 19ème siècle, qu’un médecin a identifié les effets positifs, du travail au jardin, sur la santé psychique de ses patients. Les premières formations à l’hortithérapie à l’université datent des années 50.
Conclusion
Comment allier modernité, urbanisation, longévité, bien-être et environnement ? Tout simplement en faisant corps avec la nature sous toutes ses formes, et notamment, le retour à la terre. Les activités de plein air, la promenade, la consommation de produits frais et le jardinage en sont les principales composantes.
Même si votre jardin ne réunit pas tous les critères du « thérapeutique », AVENIR SANTÉ MUTUELLE vous invite à vous adonner aux joies du jardinage, en vous créant ce lieu sensoriel de vie sécurisant, quelle que soit sa taille. Une jardinière sur un balcon pourrait, en effet, très vite devenir votre temple personnel de la méditation.