L’endométriose

Médecine et santé - AVENIR SANTÉ MUTUELLE - 14/09/2021

L’endométriose est une maladie bénigne, chronique et inflammatoire, qui se caractérise par la présence de tissu utérin (ou tissu endométrial) en dehors de la cavité utérine. C’est une anomalie pour laquelle il n’existe pas de dépistage systématique et qui peut provoquer une douleur pelvienne récurrente parfois très aiguë, notamment au moment des règles.

AVENIR SANTÉ MUTUELLE vous donne quelques éléments de compréhension sur cette maladie qui touche une femme sur dix.

Le principe de l’endométriose

Au cours du cycle menstruel, lorsque les règles ont lieu et que l’endomètre se détache, certaines de ses cellules migrent vers les trompes, les ovaires ou le vagin, au lieu de s’évacuer naturellement. Le problème est que, même en dehors de la cavité utérine, elles continuent à suivre les cycles menstruels, ce qui provoque des lésions douloureuses pouvant aller jusqu’à l’infertilité.

Ces cellules peuvent atteindre des organes proches, comme le rectum ou le colon, la vessie et, dans certains cas plus rares, des organes plus lointains.

L’origine de l’endométriose

L’endométriose résulte de l’action de trois facteurs.

  • Des facteurs génétiques : il existe en effet une hérédité familiale dans cette pathologie,
  • Des facteurs environnementaux : du fait des perturbateurs endocriniens,
  • Des facteurs liés aux menstruations : les femmes qui ont des règles très précoces (vers 9/10 ans), très abondantes ou des cycles extrêmement courts vont être plus à risques de développer ce type de pathologie.

 

Les symptômes

Les symptômes de l’endométriose peuvent être multiples. Ils sont liés à la localisation des cellules de l’endomètre présentes dans l’organisme et peuvent être chroniques, périodiques, ou totalement absents, car il existe des formes asymptomatiques. L’intensité des symptômes n’est pas non plus révélatrice de la gravité des lésions.

Douleur

Le symptôme le plus fréquent de l’endométriose est la douleur. Elle peut se présenter sous forme de règles douloureuses, de douleurs pendant les rapports sexuels, de douleurs pelviennes fréquentes pouvant irradier jusque dans la jambe, de défécation douloureuse, de difficulté pour uriner ou de douleurs abdominales…

Dans la majorité des cas, la douleur peut entraîner une incapacité totale ou partielle pendant quelques jours, voire, pour les cas les plus sévères, permanente, nécessitant le recours à des antalgiques puissants et même morphiniques.

Attention ! Toutes les femmes qui ont des règles douloureuses ne sont pas forcément victime d’endométriose !  Les antidouleurs habituels (comme le paracétamol) peuvent ne pas avoir d’effet sur la douleur liée à l’endométriose et donc, si la douleur cède avec un simple antalgique, alors il n’y a pas lieu de s’inquiéter.

Si la douleur est ressentie tous les mois, avec une intensité de plus en plus forte et qu’un anti-douleur léger ne suffit pas à la calmer, il sera nécessaire de consulter un médecin capable de poser un diagnostic d’endométriose

Certains cas sont asymptomatiques et se développent sans douleur chez environ un tiers des femmes atteintes. Dans ce cas précis on découvrira l’endométriose par hasard, ou lors d’un bilan de fertilité.

Infertilité

On estime que la moitié des cas d’infertilité des femmes serait liée à l’endométriose. Souvent, la maladie n’est diagnostiquée qu’à la suite d’un bilan pour un problème d’infertilité. Mais toutes les femmes atteintes d’endométriose ne sont pas concernées. Seules 30 à 40 % des femmes atteintes doivent faire face à un problème d’infertilité.

Toutefois, de nombreux médecins conseillent à leurs patientes atteintes d’endométriose de ne pas trop retarder leur première grossesse car l’endométriose ne crée pas un environnement favorable à la fécondation.

Dans certains cas, le recours à des techniques d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) pourra être proposé : stimulation de l’ovulation, insémination artificielle, Fécondation In Vitro (FIV). Chaque cas étant particulier, c’est bien entendu de la discussion avec le médecin, que des décisions personnalisées seront prises en fonction du parcours et des souhaits de la patiente.

Troubles digestifs

Lorsque l’endométriose se développe sur les intestins, le côlon ou le rectum, des troubles digestifs peuvent apparaître : diarrhée, constipation, douleurs lors de la défécation, présence de sang dans les selles, ballonnements abdominaux, etc.

Le diagnostic est complexe, car les douleurs peuvent être concomitantes avec des symptômes digestifs dus à l’existence d’une autre maladie digestive fonctionnelle.

Troubles urinaires

Dans le cas où l’endométriose se développe au niveau de la vessie, des nodules peuvent apparaître ce qui entraîne : des douleurs pelviennes et urinaires, des difficultés pour vider la vessie, une envie fréquente d’uriner ou la présence parfois de sang dans les urines.

Ces symptômes peuvent rappeler ceux d’une infection urinaire mais en cas d’endométriose, l’examen cytobactériologique des urines (ECBU) est négatif.

Fatigue

L’endométriose peut entraîner une fatigue chronique. Puiser dans ses ressources pour gérer une douleur forte et constante, se réveiller la nuit du fait des douleurs ou des envies fréquentes d’uriner, peuvent expliquer, qu’à la longue, la fatigue s’installe inévitablement.

Le traitement

Un diagnostic difficile

Le délai entre l’apparition des premiers symptômes et un diagnostic précis de l’endométriose est souvent très long. En France, on estime à 7 ans le retard de diagnostic entre la première apparition des symptômes et le diagnostic officiel.

Plusieurs raisons à cette anomalie de santé publique peuvent être évoquées. La banalisation de la douleur chez la femme, qui va tarder à consulter pour ce qu’elle considère comme un « bobo » passager jusqu’aux premières douleurs véritablement invalidantes. Un nombre de praticiens (radiologues, généralistes ou même gynécologues) encore peu formés aux spécificités de l’endométriose, ce qui peut entraîner une multitude d’examens non concluants et des remarques du type « c’est normal d’avoir mal pendant ses règles ».

Traitement médicamenteux

Un traitement antalgique peut être prescrit par le médecin pour soulager les symptômes douloureux, mais il peut aussi prescrire un traitement hormonal destiné à réduire le taux d’œstrogènes dans le sang, afin de bloquer la prolifération et le saignement des lésions d’endométriose.

En l’absence de désir de grossesse, le traitement peut être hormonal par contraception œstroprogestative ou par la pose d’un stérilet hormonal délivrant du lévonorgestrel.

Parfois, en complément de la prise en charge médicamenteuse, l’acupuncture, l’ostéopathie ou le yoga peuvent être un bon moyen d’améliorer la qualité de vie des patientes.

Lorsque les procédés contraceptifs sont insuffisants pour diminuer les symptômes, le médecin pourra prescrire des analogues de l’hormone qui stimulent les ovaires. Dans ce cas, ce traitement devra être associé à un progestatif et à un œstrogène pour prévenir le risque d’ostéoporose.

La chirurgie

Dans les cas les plus sévères, le traitement médicamenteux peut s’avérer insuffisant. Il devient alors nécessaire d’enlever les kystes et les adhérences provoquées par les fragments d’endomètre présents dans la cavité abdominale.

Ce traitement chirurgical peut être « conservateur », dans ce cas les lésions sont éliminées sans enlever d’organe, ou « total », lorsque le chirurgien enlève l’utérus et les ovaires. Seule la chirurgie totale guérit définitivement l’endométriose. Dans le cas d’une chirurgie conservatrice, des récidives sont possibles jusqu’à la ménopause.

L’endométriose diminue, en effet, et disparaît généralement après la ménopause, mais doit tout de même être surveillée surtout quand des traitements hormonaux de substitution sont mis en place. Il existe de rares cas de récidive à la ménopause.

En conclusion

Pour AVENIR SANTÉ MUTUELLE, la douleur n’est pas une fatalité. Dès les premiers symptômes qui ne peuvent être soulagés par les antidouleurs habituels, l’éventualité d’une endométriose devra être envisagée. Plus elle sera diagnostiquée rapidement, moins les lésions seront importantes. Dans tous les cas, le choix d’un traitement adapté et personnalisé doit être le résultat d’un dialogue entre la patiente et son médecin. Chaque cas est unique et doit prendre en compte de nombreux facteurs liés à la maladie et à ses caractéristiques, mais aussi à la personnalité de la patiente dont les attentes et les doutes auront un impact sur l’évolution de la maladie.

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