Substituts Nicotiniques : Adapter la Dose et Réussir son Sevrage
Focus sur les substituts nicotiniques
Vaincre son accoutumance à la cigarette n’est pas une mince affaire. Si la volonté et la motivation représentent les deux conditions essentielles du succès, les substituts nicotiniques en gommes, comprimés, patchs et inhaleurs s’avèrent parfois nécessaires pour soulager les sensations de manque et éviter la rechute. Petite revue des produits disponibles sur notre marché.
Adapter la dose et la fréquence à son degré de dépendance
Comme il est toujours préférable de ne pas remplacer une addiction par une autre, la prescription d’un substitut nicotinique par son médecin, son pharmacien ou mieux, son tabacologue, se présente comme l’une des solutions les plus pratiques et les plus sûres d’échapper au mauvais stress physique lié au manque de nicotine. Mais y a-t-il des substituts plus efficaces que d’autres ? La réponse est non. Si adopter le substitut nicotinique approprié à ses besoins personnels et professionnels, c’est d’abord se faciliter la vie, l’efficacité du sevrage tabagique passe par la détermination précise de son degré de dépendance à la cigarette. Alors comment s’y prendre pour définir cela ? Il suffit de répondre à un questionnaire (disponible en pharmacie et sur Internet) autour de ses habitudes de consommation de tabac. 6 questions pour obtenir une idée précise du dosage à envisager comme de la fréquence quotidienne de libération de nicotine dans le sang. Ainsi, il est possible de cibler le meilleur substitut nicotinique et d’ajuster le traitement en vue d’une neutralisation optimale de la sensation de manque. Une cure de sevrage dure en moyenne 12 semaines, une bonne préparation reste essentielle.
Réussir son sevrage
Si le niveau de dépendance est élevé, le patch ou le système transdermique s’avère très pratique car il libère dans l’organisme la nicotine de manière continue. Les trois dosages proposés – 21 mg / 14 mg / 7 mg sur 24 heures ou 25 mg / 15 mg / 10 mg sur 16 heures – assurent aux ex-fumeurs une proposition concrète de désensibilisation nicotinique échelonnée. Les gommes à mâcher et les comprimés sublinguaux ou à sucer s’inscrivent comme le meilleur moyen d’empêcher une envie subite de fumer dans le cadre d’un niveau moyen de dépendance. Leurs dosages nicotiniques moins élevés que les patchs, respectivement compris entre 4 mg et 2 mg pour la gomme et 2 mg et 1 mg pour le comprimé, autorisent jusqu’à 12 prises journalières maximum en début de sevrage. Ces deux substituts, qui ont l’avantage d’occuper la bouche et l’esprit, prouvent toute leur efficacité pendant la mastication et la succion quand ils sont au contact des muqueuses. Dès lors, il est primordial de ne confondre ni l’un ni l’autre avec une confiserie. Si la transition comportementale s’avère une source de difficulté, l’inhaleur de nicotine, un tube en plastique accompagné d’une cartouche ou capsule de nicotine (dosée entre 10 mg et 5 mg), permet de conserver la gestuelle du fumeur, désacralisant ainsi les moments d’anxiété liés à la discipline de la cure. Le spray buccal, quant à lui, soulage rapidement les envies de fumer. Son efficacité n’est pas moindre mais son dosage d’1 mg de nicotine par pulvérisation nécessite une grande quantité de prises.
Les substituts nicotiniques confortent les chances de réussite du sevrage tabagique. En cas de très forte dépendance, ils peuvent être associés avec l’aide d’un professionnel en vue d’un sevrage sur mesure. Le tabac tue. Il est impératif de mettre toutes les chances de son côté.
Remboursement par l’Assurance maladie et les mutuelles complémentaires santé
Depuis le 1er janvier 2019, le forfait annuel de 150 € a disparu au profit d’un remboursement par l’Assurance maladie de certains substituts nicotiniques à hauteur de 65 % sous la condition d’une prescription, soit par un médecin généraliste, une sage-femme, un médecin du travail, un chirurgien-dentiste, un infirmier ou un masseur kinésithérapeute.
Quant aux complémentaires santé, elles prennent en charge dans les mêmes conditions que les médicaments les substituts nicotiniques remboursés par l’Assurance maladie. Les contrats de mutuelle dits « responsables » couvrent la somme restante à payer hors la franchise médicale de 0,50 euro par TSN redevable par l’assuré.
Liste des substituts nicotiniques remboursables par l’Assurance maladie à la date du 8 février 2019