Émotions ou sentiments, quelles différences ?

Savoir faire la différence entre une émotion ou un sentiment peut sembler anodin, mais peut parfois être utile, car la façon de les gérer et les besoins qu’ils peuvent provoquer sont assez différents. Toutefois, il peut paraître difficile de les différencier.

AVENIR SANTÉ MUTUELLE vous donne quelques informations qui vous permettront, peut-être, de mettre un nom sur ce qui vous fait rire ou pleurer, vous sentir bien ou mal.

Dans un deuxième temps, l’émotion provoque, une réaction externe physique, qui peut se traduire, entre autres, par un rougissement, de la transpiration, un rythme cardiaque et un souffle modifiés.

Les émotions peuvent se déclencher dès les premiers instants de la vie. L’embryon, puis le fœtus, peuvent réagir de manière positive ou négative aux événements auxquels la mère ou le corps de la mère réagissent. Les sensations que la mère éprouve sur sa peau, les sons, le toucher, le goût, l’odorat, la vue, tous les sens et leurs synergies ont une action sur les fonctions émotionnelles de l’enfant. Les tissus et les organes du corps humain, de l’appareil digestif à l’appareil respiratoire, en passant par l’appareil génital et endocrinien, mais aussi le squelette, les muscles, le sang, les reins. Toutes les sensations primaires qui sont absorbées par l’organisme forgent, au fil du temps, notre manière de réagir aux stimuli externes et feront que l’on est surpris, joyeux, dégouté, apeuré ou triste, à tel ou tel événement dans notre vie d’enfant puis d’adulte.

Nos émotions sont donc liées aux informations sensorielles que notre corps et notre esprit ont reçu depuis l’origine, puis tout au long de notre vie. Ce sont elles qui nous feront réagir de manière spontanée, positivement ou négativement, aux événements du quotidien.

Les hormones qui sont impliquées dans les circuits de l’émotion, comme l’adrénaline, sont activées par les amygdales qui jouent un rôle important dans la captation des stimulations extérieures en provenance du cerveau et qui participent à la construction et au développement de nos sentiments.

La fréquence et l’intensité de nos émotions participent à la manière dont nos sentiments vont évoluer dans le temps. Notre mémoire affective modifiera ainsi au fil du temps notre perception du plaisir, du désir, de la culpabilité, de la honte, de l’antipathie, de la frustration, du mépris ou de la plénitude…

Un sentiment est donc un processus complexe qui réagit à un contexte, à des circonstances, pour une durée et une intensité qui sont fonction du vécu de chacun d’entre nous et qui évoluent dans le temps.

Lorsqu’une émotion survient, on peut prendre un moment pour mesurer ses paroles, ne pas s’emporter en cas de colère et l’exprimer de façon posée et mieux appropriée au contexte. On dit d’un manager, par exemple, vis-à-vis de ses collaborateurs, qu’il a droit à trois colères par an, dont deux simulées, pour garder le contrôle de ses paroles et de ses actes, en toutes circonstances, facteur de renforcement de l’autorité reconnue.

On évitera de nourrir une pensée qui renforcerait les effets de l’émotion. Une réaction d’impuissance face à une situation pourrait alors, se transformer en sentiment de détresse et se sentir injustement inutile, conduirait à des états de déprime, voire de dépression.

Gérer un sentiment répond à d’autres codes. Il n’est pas forcément nécessaire de contrôler tel ou tel sentiment, au risque de le refouler, plutôt que de l’exprimer. Mais il est important de savoir l’identifier, d’en être conscient pour ne pas confondre sentiment profond et pensée passagère. Un sentiment de haine, par exemple, sera mieux géré si on ne le confond pas avec un moment de colère éphémère, car cela pourrait entraîner des conséquences sur les relations sociales à long terme. On peut avoir, par exemple, un accès de colère contre son enfant qui a fait une bêtise, mais cela ne doit pas avoir d’effet sur l’amour qu’on lui porte au quotidien et qu’on lui portera toute sa vie.

La peur est provoquée par la présence d’un danger ou d’une menace. Si le danger est incontournable avec un risque pour sa propre personne, la peur peut se transformer en terreur. C’est un instinct de conservation qui permet de fuir ou de combattre le danger. Ce qui nous est inconnu peut également provoquer la peur (évoluer dans le noir, un fond marin profond…).

Le cœur s’accélère, la température de la peau baisse, on ressent une sensation de froid, les poils se dressent, la bouche est sèche, l’estomac est serré, les mains sont moites et le visage pâlit…

La colère fait suite à une agression, une injustice, une frustration ou une blessure. C’est un état affectif qui, face à une situation d’impuissance, peut se transformer en rage.

Forte accélération cardiaque, augmentation de la température de la peau, sensation de chaleur, le sang afflue dans les mains, la mâchoire inférieure avance, tension dans la mâchoire, sourcils froncés, expiration plus longue que l’inspiration, poings serrés…

La tristesse est une douleur émotionnelle associée, ou caractérisée par des sentiments de désavantages, à une perte, au désespoir ou au chagrin.

Accélération cardiaque (moindre que la colère), très faible augmentation de la température de la peau, baisse du tonus, serrement au niveau de la poitrine, crispation des membres, pleurs…

La joie est une émotion synonyme de satisfaction ou de plaisir qu’éprouve un individu au moment où un de ses désirs vient à être satisfait d’une manière réelle ou imaginaire. On peut être joyeux également sans raison apparente, du fait d’un sentiment de bien-être.

Le cœur bat fort, la fréquence cardiaque ralenti, la respiration est ample, une chaleur se ressent dans la poitrine.

L’amour survient dès lors qu’un sentiment d’attachement envers un être vivant ou une chose devient très fort, assez intense pour pousser ceux qui le ressentent à rechercher une proximité physique, intellectuelle ou même imaginaire avec l’objet de cet amour. Il est aussi considéré comme un sentiment qui provoque des émotions.

Chaleur dans la poitrine pouvant aller jusqu’à une sensation de brûlure, ralentissement du rythme cardiaque, détente dans tout le corps, mains chaudes, rosissement du visage…

La surprise est une émotion provoquée par une information ou un événement inattendu. Elle est généralement de courte durée, puis finit par s’estomper et quelquefois laisser place à une autre émotion comme la peur, la colère ou la joie.

Le mépris, est, étymologiquement synonyme de « prix inférieur à la valeur réelle ». C’est une réaction face à une personne ou une chose dont on  juge qu’elle est indigne d’estime, d’égards ou d’attention.

Le mépris est la seule émotion exprimée asymétriquement. L’expression faciale signalant le mépris s’exprime par un léger resserrement et une levée du coin de la lèvre, uniquement d’un côté du visage. Le nez est légèrement remonté sur le coin de la lèvre.

Le dégoût (ou dégout) est une émotion de base, éprouvée par une personne confrontée à ce dont elle n’a pas le goût, ou qu’elle rejette instinctivement ou culturellement avec une certaine violence pour se protéger. Ce phénomène a des racines à la fois biologiques et culturelles.

Lèvre supérieure retroussée sur les côtés, le nez se plisse, nausées, sensation désagréable au niveau du diaphragme, envie de vomir, ralentissement cardiaque, diminution notable de la température de la peau.

L’amitié est un sentiment fort qui se manifeste par une envie d’attachement et de joie. L’amitié est un sentiment partagé, réciproque, contrairement à l’amour qui peut être à sens unique. Il n’y a pas d’attirance physique ni sexuelle. Elle se construit petit à petit et est basée sur la confiance, le soutien, l’honnêteté et l’engagement réciproque.

La culpabilité est un sentiment qui se traduit par un état anxieux, un stress et un mal-être mental. On se sent coupable après un mauvais comportement. Elle peut aussi traduire une certaine empathie vis-à-vis des autres et des conséquences que les actes ou les mots ont pu avoir sur eux.

Le sentiment d’abandon survient notamment chez l’enfant, quand un individu a été délaissé ou mal aimé par l’un de ses deux parents ou un être proche. Il peut avoir, s’il n’est pas traité à temps, une influence sur les choix relationnels futurs. La peur constante d’être délaissé et un besoin important d’amour, d’attention et d’affection peuvent, en effet, exercer une influence négative sur les relations amoureuses.

Le sentiment de solitude est un facteur de souffrance liée à l’absence de relations avec les autres. Il s’accompagne souvent d’un sentiment d’abandon, de rejet ou d’exclusion de la part des autres. Il amène celui qui en souffre à perdre le sens, voire le goût de la vie.

Le sentiment d’appartenance fait partie des besoins de base (cf. théorie de Maslow) comme la faim, la soif ou la nécessité de trouver un abri. Il permet d’avoir de l’estime de soi, de se faire confiance et aide à trouver sa place dans la société. Sans lien avec les autres, nos émotions ne peuvent pas s’exprimer et nos réactions face aux situations peuvent être inappropriées. C’est un sentiment qui contribue fortement au bien-être.