Antigaspi – Donner une nouvelle vie aux objets
Ce n’est plus une question à se poser, mais un enjeu de société incontournable. La charge financière considérable pour les collectivités que représente le flux de collecte et de traitement des déchets se répercute indirectement sur le pouvoir d’achat des ménages à raison de 6 % d’augmentation par an en moyenne depuis l’année 2000.
Pour enrayer ce phénomène de progression constante du volume de nos déchets, des solutions existent, le réemploi en est une.
AVENIR SANTÉ MUTUELLE a étudié les différentes solutions de réemploi de ces objets dont nous avions pris l’habitude de nous débarrasser une fois arrivés en fin de vie.
Réemploi ou recyclage ?
Combien d’objets inutilisés ou gênants sont collectés chaque année par les dispositifs d’enlèvement des déchets encombrants malgré qu’ils soient en bon état ou réparables ? Le constat est édifiant, car quand ils ne sont pas détruits et broyés, ils encombrent les déchetteries, pour être, soit recyclés lorsque les filières existent, soit démantelés pour en récupérer les éléments réutilisables.
Tous ces produits, qui sont jetés et dont les propriétaires se débarrassent, ont de la valeur. Qu’il s’agisse de meubles, d’électroménager, de vaisselle, de bibelots, d’objets de décoration, d’articles de puériculture, de jouets, de vélos, de vêtements, de livres, tous ces produits pourraient être réinjectés dans des circuits de consommation vertueux et solidaires au profit de populations qui ne peuvent se permettre d’acheter du matériel neuf.
Le réemploi
Parler de réemploi, c’est faire en sorte que le produit serve le plus longtemps possible pour la fonction pour laquelle il a été créé. Réemployer un objet, c’est allonger sa durée de vie ou lui donner une nouvelle vie, comme c’est le cas pour le marché de l’occasion automobile par exemple.
Le recyclage
Le recyclage, c’est le processus de récupération des éléments constitutifs de l’objet, pour s’en servir de matière première et produire d’autres objets.
Pourquoi donner une deuxième vie aux OBJETS ?
Un enjeu social
La société de surconsommation dans laquelle nous vivons provoque des inégalités sociales qui vont grandissant. Le marché de l’occasion et du troc n’a jamais été aussi prospère et les réseaux sociaux de vente d’objets jamais aussi nombreux.
Chaque année, le renouvellement constant des biens de consommation largement soutenu par l’obsolescence programmée, un moyen pour les constructeurs d’accélérer le renouvellement des équipements, engendre une fracture sociale toujours plus importante entre les populations les plus aisées et les classes plus modestes, y compris les classes moyennes. Quand les premiers jettent des meubles ou des appareils ménagers encore en état de fonctionner, les autres galèrent à s’équiper correctement.
Un enjeu éco-responsable
Les avancées technologiques ont accéléré la montée en gamme des équipements et la course au dernier modèle d’Iphone ou, au téléviseur à l’écran toujours plus large est devenu courant. La production des déchets s’accélère quel que soit le secteur d’activité, ce qui impacte lourdement l’environnement. Des continents de déchets naviguent sur les océans et les émissions de CO2 n’ont jamais été aussi importantes dans toute l’histoire de l’humanité.
Une prise de conscience
Face à ce funeste constat, des voies se dressent pour faire face et proposer des solutions, non seulement dans le changement de nos habitudes de consommation, mais également dans la prise en compte globale du traitement des déchets par les autorités et les associations.
Maîtriser la production de déchets, c’est préserver les ressources, limiter les émissions polluantes, créer de la richesse et améliorer son cadre de vie.
On jette de moins en moins, on retape ou on revend de plus en plus. Ainsi, on gagne de la place et de l’argent, on fait le bonheur d’un autre ménage et on désencombre le dispositif de traitement d’un déchet supplémentaire.
L’Économie circulaire à le vent en poupe
L’heure est à la rénovation et au réemploi. Les magasins de bricolage l’ont bien compris et proposent des ateliers pédagogiques aux personnes qui souhaitent remettre leur intérieur au goût du jour à moindre frais. Les associations de remise en état de vieux vélos ou les recycleries fleurissent. Les sites de vente de vieux vêtements ou d’accessoires de mode sous le vocable « vintage » n’en finissent plus de voir le jour et de prospérer.
Pour ceux qui ne souhaitent ni réutiliser ni vendre, par pudeur ou par solidarité, il leur est possible de faire des dons d’objets à des organismes caritatifs qui se chargent de les réhabiliter et de les vendre au profit des plus démunis.
Ainsi, une structure économique qui crée de la richesse se met en place progressivement, en créant des emplois, en remettant dans le circuit des objets qui étaient voués à la casse et en réduisant les inégalités sociales chez les plus défavorisés.
Le regard que nous portons sur les déchets change. Fini le processus classique de consommation : extraire, produire, consommer puis jeter. Les déchets ont tendance, de plus en plus, à être perçus comme une ressource plutôt que comme une charge.
Des solutions existent
Réparer, réemployer
Dépanner est loin d’être une évidence. Faire appel à un artisan coûte parfois presque aussi cher que de remplacer par du neuf et les appels du pied de la grande distribution sont souvent alléchants. Les délais de réparation peuvent aussi être rédhibitoires et décourageants. De plus en plus de structures associatives proposent leurs services pour réparer ou apprendre à réparer à moindre frais. Des professionnels ou des amateurs avertis se mettent à la disposition de personnes désireuses d’apprendre. Des sites d’entraide entre voisins permettent également de trouver des solutions de réparations à proximité de son domicile.
Enfin, il existe aujourd’hui des tutoriels sur internet qui permettent à une personne novice de réparer pratiquement n’importe quel équipement. Il suffit simplement de se lancer et de croire en sa capacité à suivre un mode d’emploi détaillé.
Réparer, c’est prolonger la durée de vie d’un appareil ou d’un objet pour une utilisation identique à sa destination initiale, c’est bon pour la planète et pour le moral.
Louer, prêter
La tendance des sites entre voisins est de louer un appareil, un outil, un équipement ou même un véhicule personnel dont on a peu l’utilité au quotidien.
Louer ou prêter, dans une logique de troc, permet d’agir de manière responsable. Cela permet à quelqu’un de ne pas acheter un matériel qu’il n’utilisera qu’occasionnellement, de valoriser un bien que l’on aura acheté pour répondre à un besoin ponctuel ou peu fréquent et d’éviter de jeter un matériel en bon état sous prétexte que l’on ne l’utilise plus.
Pour une utilisation ponctuelle, la location d’un outil ou d’un véhicule auprès d’un professionnel de la location revient quasiment au même résultat.
À noter qu’un intérieur bien rangé, permet de retrouver plus facilement un ustensile ou un outil, plutôt que de ne plus savoir où il se trouve et être obligé d’en racheter un au moment où on en a besoin…
Recycler
Contrairement au réemploi, le recyclage va permettre de réutiliser, tout ou partie, d’un objet pour l’utiliser d’une manière différente de sa destination initiale. Le tri sélectif en est un exemple emblématique en redistribuant de la matière première aux filières des traitement des déchets recyclables, du verre ou des déchets ménagers.
De nombreuses filières de recyclage plus centrées sur le réemploi des composants existent aujourd’hui et permettent de réutiliser les constituants d’un objet ou d’un matériel. Des structures spécialisées dans ce genre de traitement, appelées recycleries, sont créées de plus en plus dans les centres urbains comme dans les zones rurales. Elles assurent la gestion de A à Z de l’objet, en le collectant, en le réparant ou en le recyclant cas échéant, et en le revendant.
Chacun, à son niveau, peu s’adonner au recyclage, en faisant d’une palette en bois un beau meuble de jardin, en transformant le vieux ballon d’eau chaude qui croupissait dans la cave en barbecue américain, en utilisant des pneus usagés comme pots de fleurs géants et colorés dans le jardin, etc.
L’obsolescence… déprogrammée
Depuis de nombreuses années, les fabricants d’appareillages, notamment pour des produits de grande distribution, ont eu tendance à réduire volontairement la durée de vie de leur produit pour en accélérer le renouvellement. Cela s’est traduit par des composants moins fiables ou moins solides dans le temps, des pièces de rechange indisponibles, des matériels irréparables ou nécessitant un outillage constructeur spécifique, etc. La France a été le premier pays au monde à interdire cette pratique par la loi du 17 août 2015 sur la transition énergétique qui a fait de l’obsolescence programmée un délit : « Est interdite la pratique de l’obsolescence programmée qui se définit par le recours à des techniques par lesquelles le responsable de la mise sur le marché d’un produit vise à en réduire délibérément la durée de vie pour en augmenter le taux de remplacement ».
Pourtant, cette loi n’a eu qu’un impact assez faible du fait de la difficulté pour les laboratoires à apporter la preuve d’une volonté délibérée d’obsolescence programmée et du fait d’éléments de langage des industriels mettant en avant des raisons tout à fait crédibles d’ordre économiques, techniques et de prévention des risques.
Depuis le 1er janvier 2021, la mise en vente de certains équipements électriques ou électroniques doit être accompagnée d’une note de 0 à 10 permettant au consommateur de connaître le niveau de réparabilité de cet équipement. Cet indice est calculé en fonction des critères suivants : durée de disponibilité de la documentation technique, caractère démontable de l’équipement, durée de disponibilité des pièces détachées, rapport entre le prix de vente des pièces détachées et le prix de vente de l’équipement, critère spécifique à la catégorie d’équipement concernée.
Conclusion
Le débat n’est plus de savoir s’il faut réduire ses déchets, mais de savoir comment les réduire. Le réemploi et le recyclage sont une partie de la solution. Pour AVENIR SANTÉ MUTUELLE, le plaisir d’avoir réparé un objet ou de l’avoir « customisé » pour lui redonner une deuxième vie participe à la qualité de vie, à la convivialité au sein de la famille ou entre amis et à l’amélioration de la confiance en soi. C’est bon pour la santé et c’est bon pour le moral et c’est tout ce qu’une Mutuelle souhaite à ses adhérents.
Comme les musées et les monuments sont les témoins de notre passé, le recyclage et le réemploi des objets, sont les gardiens de notre avenir.