Une cure thermale : Pour qui ? Pour quoi ?
Depuis l’antiquité, les hommes se soignent de manière naturelle grâce à la pureté et aux caractéristiques minérales des eaux de sources. Mais alors que la France occupe le troisième rang en Europe pour le thermalisme avec 109 établissements, certains se demandent pourquoi recourir encore à ces pratiques ancestrales alors que la médecine a fait des progrès énormes dans de nombreux domaines.
Pour tenter de répondre à cette question, AVENIR SANTÉ MUTUELLE vous donne quelques éléments de réflexion, pour en savoir plus sur une thérapie parmi les plus anciennes du monde.
Une pratique ancestrale
Les premières utilisations des eaux chaudes, pour un usage thérapeutique, remontent aux alentours de la fin du Vème siècle avant J.C. Si les Grecs furent vraisemblablement les premiers à en avoir identifié les bienfaits, il semblerait que les Gaulois, les Romains et les Égyptiens furent également les promoteurs de cette médecine douce. Sur le territoire de l’empire romain, notamment, de nombreux thermes ont été construits dont certains vestiges sont encore visibles de nos jours. De nombreuses stations thermales sont d’ailleurs implantées à l’emplacement exact d’anciens thermes romains. Pour les Romains, en effet, le bain est un luxe, mais aussi une nécessité et permet de soigner l’hygiène corporelle grâce à des soins complets du corps.
Une cure thermale, c’est quoi ?
Le thermalisme est l’utilisation des eaux thermales à des fins curatives et préventives de certaines maladies chroniques. Les sources d’eaux thermales ont toutes des caractéristiques physiques, bien spécifiques et chaque station thermale a sa spécialité en fonction des eaux sur lesquelles elle s’est implantée. Elles sont souvent souterraines et chaudes et ont des parcours sur les roches minérales qui les enrichissent en sels minéraux et oligo-éléments. La préservation des zones de ruissellement de ces sources leur confère une qualité constante, ce qui permet de les utiliser pour des thérapies qui ont largement fait leurs preuves au fil des siècles.
Les eaux thermales sulfurées, plus riches en acides sulfhydriques et en soufre, seront tout à fait appropriées pour traiter les infections chroniques des muqueuses, mais également pour lutter contre les maladies des voies respiratoires telles que les rhinites, les otites, l’asthme et les bronchites. Les eaux thermales sulfatées, avec une teneur en soufre plus élevée, seront particulièrement efficaces, entre autres, pour le traitement des reins. Les eaux thermales chlorurées, avec une forte teneur en chlorure de sodium (sel) ont un effet stimulant sur la croissance. Les eaux thermales bicarbonatées, qui présentent une forte concentration en bicarbonate, sont plutôt destinées au traitement des affections gastro-intestinales et hépato-biliaires. Quant aux eaux faiblement minéralisées (moins de 500mg par litre), elles seront utilisées principalement en dermatologie.
Les soins thermaux, sont délivrés sous des formes différentes en fonction de la pathologie à traiter : bains, douches à jets, massage… C’est le cœur d’une cure thermale qui est complétée par une éducation thérapeutique ciblée.
La cure thermale est prescrite par un médecin généraliste ou spécialiste, souvent en complément d’un traitement médical classique. Sa durée est généralement de 21 jours, pour bénéficier pleinement de ses effets.
À noter que la dénomination des techniques de traitement au moyen d’eau de source s’appelle la crénothérapie. Le thermalisme, en est en fait le dispositif d’exploitation commerciale.
Une cure pour quoi ?
Malgré les progrès vertigineux de la médecine au fil des siècles, certaines affections chroniques ne peuvent être traitées, encore aujourd’hui, par la médecine moderne. Les bénéfices de la médecine thermale ont été vérifiés et légitimés par des études scientifiques publiées dans des revues internationales sérieuses et exigeantes, notamment pour le domaine de la rhumatologie : arthrose, lombalgie chronique, fibromyalgie ou rhumatismes inflammatoires.
D’autres domaines sont moins documentés et plutôt vérifiés de manières empiriques et non comparatives comme l’insuffisance veineuse chronique, le psoriasis et la dermatite atopique, le surpoids et l’obésité ou les infections ORL chroniques.
Si les domaines du thermalisme sont nombreux, seule une douzaine d’orientations thérapeutiques sont reconnues par la Sécurité Sociale :
- Voies respiratoires : maladies d’origine infectieuse (rhinite, sinusite, otite) ou allergique (asthme) ;
- Dermatologie : eczéma, psoriasis, brûlures et cicatrices ;
- Troubles digestifs (colites) ou métaboliques (diabète, surpoids et obésité) ;
- Gynécologie : douleurs pelviennes, séquelles d’infection à répétition ;
- Affections urinaires ;
- Phlébologie : séquelles de phlébite, varices ;
- Affections des muqueuses bucco-linguales ;
- Affections psychosomatiques : anxiété, phobies ;
- Maladies cardio-artérielles : artérite, syndrome de Raynaud ;
- Troubles du développement chez l’enfant : énurésie ;
- Neurologie : maladie de Parkinson, sclérose en plaques.
L’intérêt de la cure réside également dans l’aspect pédagogique qu’elle apporte aux patients et dans la manière de mieux gérer et d’accepter la maladie au quotidien ou encore dans l’accompagnement au vieillissement. C’est le cas notamment pour les problèmes de lombalgie chronique, de syndrome métabolique, de surpoids, d’insuffisance veineuse chronique, de sevrage de psychotropes, des suites d’un cancer, de la prévention du déclin cognitif et de l’arrêt du tabac. Elle joue un rôle préventif indispensable pour une meilleure efficacité des traitements.
La cure est également un moment de « lâcher-prise », loin du travail, des tracas du quotidien, pour le plus grand bien du corps et de l’esprit.
Une cure comment ?
Bains, douches, massages sous rampe d’eau thermale, boues, utilisation de gaz, soins collectifs en piscine, cure de boisson.… Chaque méthode relève d’un protocole bien défini et adapté à chaque cas particulier par le médecin lors de la visite préalable à la cure.
La puissance des jets de douche ou des hydromassages agira de façon mécanique sur l’organisme, le passage transcutané des oligo-éléments des eaux thermales renforcera les défenses naturelles de l’organisme et la chaleur aura un effet décontractant et antalgique.
La prise en charge des cures thermales par l’Assurance Maladie
Une cure par an, prescrite par un médecin généraliste ou spécialiste est possible à condition qu’elle soit réalisée dans un établissement thermal agréé et conventionné, qu’elle dure au minimum 18 jours et qu’elle corresponde au traitement d’une des douze pathologies reconnues par la Sécurité Sociale (voir ci-dessus).
Une demande de prise en charge devra être faite avant le départ par le curiste. Il recevra, si elle est acceptée, un formulaire intitulé « prise en charge administrative de cure thermale et facturation » et composé de 3 volets. Le volet 1 « honoraires médicaux » sera alors remis au médecin thermal, le volet 2 « forfait thermal » au service d’admission et si vous remplissez les conditions de ressources, le volet 3 « frais de transport et d’hébergement » sera à adresser au retour de cure à l’Assurance Maladie.
Il n’y a pas de frais à avancer pour les soins, mais vous devrez néanmoins, vous acquitter du reste à charge de l’Assurance Maladie auprès de l’établissement thermal. Vous pourrez par la suite, demander le remboursement, de tout ou partie, des soins facturés à votre Complémentaire Santé. Pour information, AVENIR SANTÉ MUTUELLE, en fonction du contrat souscrit, rembourse le séjour, les soins et le transport, et propose un complément au forfait annuel pouvant aller jusqu’à 400 euros.
Il est également possible, sous conditions de ressources, de bénéficier de remboursements des frais de transport et d’hébergement, mais aussi d’indemnités journalières pendant la durée de la cure. Les personnes atteintes d’une affection de longue durée (ALD), prise en charge à 100 %, voient leurs actes médicaux et le forfait de surveillance thermale pris en charge à 100 % sur la base des tarifs conventionnels.
Les atouts de la cure thermale
Outres les bienfaits physiques qu’elle apporte à l’organisme de millions de curistes chaque année, la cure thermale, en France, bénéfice de nombreux atouts.
Qu’il s’agisse de problèmes de prostate chez l’homme, de règles douloureuses chez la femme, d’énurésie chez l’enfant ou d’arthrose chez la personne âgée, tout le monde, à tous les âges peut bénéficier des bienfaits de la cure thermale.
La maladie peut parfois fragiliser une personne face à des soins classiques ou médicamenteux. La médecine thermale est une médecine douce qui s’adapte à de nombreuses situations et qui permet de trouver des soins adaptés et d’accompagner les malades dans leurs traitements.
Les stations thermales en France sont, aujourd’hui, loin des clichés d’établissements vieillots pour personnes âgées. Elles sont modernes, accueillantes et d’un très bon niveau de confort pour tous les âges.
Une cure thermale se réalise sans médicament et présente, de ce fait, peu de risques d’effets secondaires. Elle permet parfois de diminuer les doses de médicaments nécessaires au traitement de la maladie.
La qualité des eaux et les processus de soins proposés par les stations thermales peuvent avoir pour effet de traiter deux pathologies en même temps. Elles peuvent parfois être prises en charge toutes les deux par l’Assurance Maladie.
Chaque établissement thermal propose un traitement et un suivi personnalisé. Les soins sont composés sur-mesure avec des bains, des douches au jet, des cataplasmes, des massages…
Conclusion
Il existe en France plus de 700 sources d’eaux bienfaisantes. Grâce à ce large choix, il est possible de trouver la station thermale et le ou les traitements qui vous conviennent. De plus, votre Contrat Complémentaire Santé, AVENIR SANTÉ MUTUELLE vous aide à réussir votre séjour thermal en toute sérénité avec une garantie adaptée à vos besoins et à vos ressources.
Alors, pourquoi ne pas se jeter à l’eau ?…