COVID-19 – À quel masque se vouer ?
Le masque est au centre de bien des polémiques depuis le début de la crise du coronavirus. Alors qu’au début de la pandémie, le gouvernement soulignait leur inutilité pour toute personne non exposée au virus, il s’est depuis ravisé. Même si les gestes barrières - se laver les mains, tousser dans son coude, respecter une distance d’au moins un mètre avec les autres - restent les plus efficaces, le port du masque de protection peut s’avérer très utile dans un contexte de pandémie et de distanciation sociale. Mais, quels sont les masques efficaces et quel est leur niveau de protection ? Comment les confectionner ? Comment les utiliser ?
Différents types de masques efficaces dans la lutte contre le COVID-19
Les masques homologués
Actuellement, il existe des masques homologués qui, en raison d’une pénurie, sont prioritairement réservés au personnel soignant.
Les masques FFP1, FFP2 et FFP3
Ces types de masques sont filtrants. Les caractéristiques du FFP2 permettent de protéger le porteur d’une menace virale imminente. Il est donc principalement destiné à une équipe médicale prodiguant des soins à une personne contaminée par un virus potentiellement dangereux. De la même façon, son port peut être vivement conseillé à l’entourage proche d’un malade.
Le modèle de masque FFP2 est équipé d’une valve permettant de faciliter la respiration. C’est un des masques qui protège efficacement contre l’inhalation du virus SARS-CoV-2.
Le FFP3 utilisé contre l’amiante en milieu de travail est encore plus filtrant et équipé d’une valve, mais il est peu adapté au grand public. Le FFP1 est un masque avec ou sans valve, préconisé pour les travailleurs en contact avec des poussières non toxiques.
Les masques FFP ont une efficacité comprise en 3 et 8 heures. Ils sont parfois réutilisables, s’ils portent la lettre R. Ils ne doivent plus être touchés après avoir été mis sur le visage.
Il est à noter que le masque anti-pollution n’a aucune efficacité prouvée contre l’inhalation du COVID-19.
Le masque chirurgical
Les masques chirurgicaux ont pour but de protéger l’environnement d’une personne malade. Leur rôle est d’empêcher la projection de fluides contaminés. Le personnel médical en fait également usage pour éviter de contaminer l’environnement d’un patient. Ces masques sont homologués et efficaces pour empêcher la propagation de sécrétions des voies aériennes supérieures.
Si vous êtes atteint du COVID-19, un médecin peut vous en prescrire. Sur présentation de votre ordonnance, il vous sera possible de vous procurer des masques de protection auprès de votre pharmacien. Toutefois, il est possible que certaines pharmacies fassent face à une rupture de stock. Vous pouvez alors en acheter en ligne, car de nombreux sites en proposent sur internet. Mais, avant de passer votre commande de masques, assurez-vous qu’ils soient conformes aux normes d’hygiène de la Commission Européenne (CE).
Les formes varient, coque, bec de canard, 2 ou 3 plis, etc., leur taille également. Vous pouvez donc trouver des masques adaptés aux enfants. Si vous portez des lunettes, pensez au phénomène de condensation. Certains masques sont spécialement conçus pour éviter ce problème.
La durée de vie du masque chirurgical est de 4h maximum. Il est à usage unique.
Les masques faits maison
Le déconfinement nécessitera le port du masque dans certaines circonstances. Ainsi, toute personne se trouvant dans un lieu où la distanciation sociale – d’au moins un mètre – ne peut être respectée devrait porter un masque. Ce sera très probablement le cas dans les transports en commun et bien d’autres lieux publics.
En raison de la pénurie et de la durée de vie limitée du masque, des alternatives doivent être mises en place. Le masque fait maison devient donc, incontournable. Certains sont d’ailleurs, en voie d’être homologués et commercialisés. Rappelons-le, ce type de masque ne filtre pas. Il est destiné principalement à :
- Éviter l’émission de sécrétions potentiellement contaminées. Il protège donc les autres.
- Empêcher le contact des mains avec la bouche et le nez, principaux orifices permettant l’introduction du virus. Il permet donc de se protéger.
Comment faire son propre masque et comment l’utiliser ?
De nombreux tutoriels ont été mis à la disposition de tous au cours des dernières semaines. Certains sont conçus par des citoyens, d’autres par des professionnels. Il est important de préciser que les Agences Régionales de Santé (ARS) ont précisé récemment que leur efficacité n’était pas prouvée. Mais, en l’absence de masques chirurgicaux, cette alternative peut présenter un certain intérêt.
Le masque de fortune
Ce masque est le plus basique que l’on puisse trouver, mais il remplit toutes les conditions requises pour éviter la propagation des sécrétions potentiellement contaminées.
Pour le réaliser, il vous suffit de vous munir d’une feuille de papier essuie-tout ou d’une serviette en papier, de deux élastiques basiques et d’une agrafeuse.
Le professeur Garin, ancien chef du département de virologie du Centre de Recherche du Service de Santé des Armées et expert en risque biologique et infectieux, a mis à disposition du public, ce tutoriel :
https://www.youtube.com/watch?time_continue=213&v=7Lg0jnJ3hEo&feature=emb_title où il explique à partir de 2 minutes 20, comment concevoir le masque de fortune et comment l’utiliser.
Le masque en tissu ou masque grand public
La pandémie a déchaîné les esprits créatifs. Des photos de masques en tissu imprimé et design font leur apparition un peu partout sur la toile.
L’Association française de normalisation (AFNOR) a mis à disposition des particuliers un patron permettant de réaliser soi-même des masques barrières répondant à un niveau d’exigences minimal https://masques-barrieres.afnor.org/. Leur réalisation est un peu technique. Un tutoriel propose de vous accompagner dans leur conception : https://youtu.be/WvnWO7kbaR4. Mais, cela demande quelques notions de couture. Pour ceux qui n’ont pas de machine à coudre, ce modèle peut être réalisé à la main : https://www.youtube.com/watch?v=jI16NV00yO8.
Pour ceux qui n’ont pas de compétences particulières en couture, il est toujours possible de se confectionner un masque en tissu rapidement. Ce tutoriel est très utile pour ce type de besoin : https://youtu.be/yYmVvCqNRo8.
Bien utiliser le masque
Le masque ne permet pas d’échapper au lavage de mains, bien au contraire ! Ce geste barrière (https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/affiche_gestes_barrieres_fr.pdf) reste le plus efficace.
Pour tout type de masque :
- Avant de toucher le masque, lavez-vous les mains à l’eau savonneuse.
- Assurez-vous que votre masque couvre le nez – pas juste le bout – et la bouche. Placez-le jusqu’en dessous du menton.
- Un masque doit être hermétique. Idéalement, il doit épouser la forme de votre visage y compris le contour du nez.
- Ne le touchez pas après l’avoir mis en place. Si vous le faites, lavez-vous les mains à l’aide d’un gel hydroalcoolique ou à l’eau et au savon.
- Son utilisation ne peut excéder 4 h. Et, s’il est humide, il doit être changé.
- Ne le laissez pas autour de votre cou.
- Retirez-le à l’aide des élastiques ou ficelles, évitez de le toucher.
- Mettez-le ensuite dans un sac poubelle.
- Lavez-vous les mains.
Pour les masques en tissu :
- Après chaque utilisation, placez votre masque dans le lave-linge et sélectionnez un programme à 60°C minimum. Mettez-les ensuite, au sèche-linge.
À vos masques, prêts, partez pour le déconfinement !